Le pire et le meilleur de l'humanité.

La preuve que les mini-séries sont la forme ultime des séries.

Au lieu de se perdre avec des personnages secondaires inutiles, des intrigues mal ficelées et des épisodes qui ne font rien avancer, Mon petit renne sait ce qu'il a à raconter, et est construit magistralement pour faire ce qu'une série doit faire de mieux :

- Raconter une histoire.

- Développer une empathie avec des personnages.

Reste le même défaut de la majorité des séries : absence d'originalité dans la mise en scène et de vision artistique.

Là où celle-ci est particulièrement intelligente, c'est qu'elle réussit à nous fait prendre le point de vue de Donny, ce qui nous permet de prendre Martha en pitié. Ça aurait pu être un thriller un peu bébête où on attend que Martha soit arrêtée par la police, mais ça va plus loin : on comprend pourquoi Donny ne veut pas forcément la dénoncer, en découvrant son histoire, on comprend les sentiments qu'il a pour elle, idem avec les viols de Donny et le rapport à son agresseur. La série aurait pu éveiller un simple réflexe policier, mais elle nous pousse à nous mettre à la place de la victime, ce qui est beaucoup plus intéressant. Car beaucoup plus dérangeant.

Ce qui fait toute la puissance de cette série, c'est sa capacité à remuer toute l'horreur qui repose au fond de chaque humain, et d'exhiber les sentiments les plus inavouables qui peuvent sommeiller en chacun de nous. Le plus inavouable de tous étant le pardon.

Quand on apprend que c'est une histoire vraie, on ne peut qu'être infiniment reconnaissant à Richard Gadd de nous avoir montré ce qu'on n'aurait autrement jamais vu.