Soyons clair j'aime bien cette série qui associe de belles vues de Bordeaux, des comédiens qui font le job avec conscience et des intrigues assez plon plon mais qui se laisse suivre sans déplaisir. J'avais classé cette série dans la catégories des trucs idéals à regarder pour les soirs de semaines où crevé par le boulot, j'avais besoin d'un truc sans prise de tête pouvant être regarder en pointillé et arrêté avant la fin. Mine de rien un tel programme exige du savoir faire car si on se fout trop de ma gueule avec de grosse ficelles scénaristiques et un cabotinage outrancier je me fout en rogne et ça me gâche la nuit. (cf ma liste mes séries policières détestées "autopromo ! autopromo !" dites moi en commentaires si vous avez la ref).
Rien de tel avec Mongeville le jeu juste de Francis Perrin dans son rôle de vieux grognon bonasse et la frimousse de Gaelle Bona accompagnaient parfaitement ces soirées où l'on attend pas grand chose de la TV sinon qu'elle le fasse bien.
Tout allait donc bien jusqu'à l'autre soir où.... Faute de quelque chose nous nous sommes rabattu sur un Mongeville en replay et comme on était bien crevé on a pris le premier venu. C'etait un des premiers opus de la série et ce fut un choc.
Tout d'abord l'enquêtrice avait changé Exit la gentillette Valentine Duteil (Gaelle Bona) et bonjour Axelle Ferrando (Marie Moutet) un personnage plus dur qui trimballe des secrets et des problèmes et qui cultive des sentiments ambivalents à l'égard du juge, à la fois elle a besoin de sa présence et elle la rejette parfois avec violence. Adopter un père de substitution c'est pas facile. L'ambiguité n'est pas loin au point que plusieurs personnages se demandent s'ils ne couchent pas ensemble.
La lieutenant Axelle Ferrando porté par le jeu assez minéral de Marie Moutet est un personnage dure avec des failles elle fait de la boxe pour se défoulé, cherche des repères et manque de se perdre régulièrement.
Le commissaire Briard connait la meilleure évolution (enfin évolution à rebours) de chef ridicule et constamment dépassé dans les saisons suivantes, il devient un personnages dur inquiétant porteur de secrets et d'un lourd contentieux avec le juge, quand il menace on craint pour la lieutenante. Entre lui et le juge Mongeville on devine un jeu de "je te tiens tu me tiens par la barbichette" mais c'est un statut quo armé et fragile qui menace à tout moment d'exploser.
Le commandant supérieur direct d'Axelle Ferrando est un personnage riche intéressant il l'empêche de sombrer (en refusant de coucher avec elle un soir où elle est déprimé, en la protégeant de son autorité face à Briard) un mentor un homme solide à un moment je me suis dit que le capitaine Coste d'Olivier Norek devait lui ressembler. Il a été supprimé.
Enfin le juge Mongeville prend une autre densité c'est un être dont la vie a explosé. Sa fille a disparu, sa femme est partie, il est à la retraite. Du coup on comprend que son mode de vie dans un grand appartement où rien ne doit changer, son obstination à vouloir suivre des enquêtes quand personne ne veux de lui sont autant de béquilles qui l'empêche de sombrer. D'excentrique sympathique, il passe (à rebours je précise) à un personnage fragile qui semble constamment sur le point de s’effondrer.
Quel gachis de ne pas avoir poursuivit dans cette veine là, que la production n'est pas eut le courage de construire un drame humain intense. Encore une fois je ne déteste pas le Mongeville actuel mais franchement c'est une série comme on en voit régulièrement à la TV. C'est pas honteux mais quand on voit les possibilités de drame à la Tchekov qu'avait la première saison il y a de quoi nourrir des regrets.