Mais non !
Et pourtant si.
(Cette critique pourrait largement s'arrêter là pour décrire l'état dans lequel j'étais après le visionnage de cette audacieuse pépite d'animation)
Pour les plus curieux, un petit résumé sans spoilers : il y a donc Philippe Flap, qui a une tête de cul, au sens littéral de la formule. Anaïs, la fille dont il est amoureux. Morgan Deverge le vieux beau insupportable qui forcément veut aussi pécho Anaïs. Et le fidèle ami, le clodo du coin de la rue, toujours ivre de bons conseils.
Toute la trame de la saison suit l'évolution de cet improbable triangle amoureux, mais chaque épisode est surtout l'occasion de 5 minutes de parfaite pure loufoquerie.
Le mec traîne donc la moitié de son corps inerte au sol et use naturellement de son anatomie postérieure pour avoir de parfaites mimiques faciales - ou plutôt fessiales (pardon) - et ça ne fait sourciller personne. Difficile de dire d'emblée que l'humour serait subtil avec un pareil pitch de base, personne ne voudrait vous croire, mais le pari de l'hilarité sans la vulgarité est pourtant incroyablement bien réussi.
Ajoutons à cela que le personnage est terriblement attachant. Et si vous avez de l'empathie, vous hésiterez souvent entre serrer les dents d'effroi ou exploser de rire à chaque fois qu'une péripétie vous rappellera douloureusement que cet étonnant museau est bel et bien une paire de testicules.
Cette série complètement barge, qui semble être le fruit défendu des amours cachées de Lewis Trondheim et Marion Montaigne, est en quelque sorte une mystérieuse ode à la différence qui ne laissera absolument personne indifférent. Et je ne vous parle pas du générique, aussi bref qu'efficace.