Apparemment Monsterland n'a pas choisi la facilité, du moins pour autant que je puisse en juger après seulement 2 épisodes. Cela m'a évoqué une sorte de Black Mirror (auquel j'ai toujours eu bcp de mal à m'intéresser, j'ai du en voir 3 ép. en me forçant) mais en version fantastique. Assez Twilight Zone-esque en fait. J'ignorais qu'il y aurait ce côté "lecture sociale" au début de sorte que j'ai p-ê raté du sous-texte dans le premier ép., mais le 2nd est limpide. A voir la suite mais c'est une oeuvre qui pourrait rester car l'objectivité, l'absence de jugement, sa qualité d'observateur à laquelle elle s'efforce en ferait presque une documentation des impasses socio-existentielles auxquelles sont poussées certaines populations oubliées du "progrès", en réalité machine à broyer. Ici on ne vous prend pas par la main pour vous amener à penser ceci ou cela, on vous propose juste d'observer l'arrière-cuisine, la genèse des mal-êtres modernes, le tout avec une approche fantastique qui favorise l'empathie avec les personnages, au lieu d'un traitement explicatif/didactique qui nous les mettrait à distance en rendant cet univers trop évident: dans la mesure où l'on partage le trouble des protagonistes face aux phénomènes irrationnels auxquels ils sont confrontés on est du même coup amené à ressentir l'évidence de leurs choix et réactions. C'est assez habile et donne envie de voir la suite pour savoir quelle largeur de spectre la série va donner à son traitement.