Je sais, je suis un hater. Je reviens sur SC comme j'y suis venu la première fois : par énervement total contre des oeuvres se moquant de l'intelligence potentielle du public. Cela faisait des mois que je n'étais passé et Mr Robot, conjugué à l'engouement bêlant pour cette sombre daube, me fait sortir du bois. A cela cinq raisons :
1 - Construire un pilote ou premier épisode de grande qualité pour vendre une série incapable de tenir ses promesses, ça me désespère. C'est la pire des promos, la plus décevante et frustrante. Exemple typique : dans le premier épisode on nous donne des points techniques solides (usage de Tor, référence aux sites oignons du dark web, à Gnome et KDE etc...) et au delà de cet énoncé on se retrouve avec des conneries du type "branchons une carte de Raspberry nue sur un thermostat et contrôlons là à distance pour faire fondre les bandes de données, même si l'on vient juste de dire qu'aucune communication ne pouvait passer là où elle est". Je ne sais pas ce qui m'a fait le plus rire, le ridicule prétentieux (Arduino c'est trop mainstream) d'user d'une Raspberry aussi absurdement ou le fait que les stockages ne se font plus sur bande depuis des décennies. Ce n'est pas un détail anodin mais la concrétisation de la technique d'écriture qui se retrouve en tous points du scénario : on bosse sur la profondeur mais pas au delà du troisième épisode, après on peut se permettre de balancer tout et n'importe quoi, peu importe du moment que l"intro a été validée par des "spécialistes" sur les réseaux sociaux. Foutaises.
2 - On ne devrait pas laisser à des coincés du cul le soin d'écrire des histoires subversives. Ils ne peuvent pas s'empêcher de balancer leur propagande conservatrice. Selon le mode précédent on se retrouve alors dans le premier épisode avec une définition assez fidèle des motifs qui poussent les hackers "moraux" à se battre contre un système infâme, et puis dès le second on les fait passer pour des terroristes écervelés et amoraux qui ne pourraient avancer sans tuer des innocents à moins que le gentil héros ne trouve une solution pacifique. Comme si ça ne suffisait pas il fallait qu'ils ajoutent leurs aprioris sexuels. Pas un seul personnage positif ne baise à l'écran. Par contre plus les personnages sont toxiques plus leurs comportement sexuels "déviants" sont exposés selon les critères bien pensants des auteurs. C'est caricatural, stupide, voire odieux, c'est le puritanisme made in USA.
3 - On ne devrait pas laisser des neurotypiques faire des séries sur les "surdoués". A plus forte raison que le héros est aussi porteur des traits autistiques spécifiques aux Asperger. Et one more time on se retrouve ici avec un premier épisode qui laisse penser qu'il y a un travail de fond sur le sujet, puis une accumulation d'aberrations sans queue ni tête sur tout le reste du développement, d'autant que le personnage passe fréquemment par la case psy qui limite son diagnostic à une forme de psychose. A la limite s'ils voulaient un diagnostic erroné pour troubler les pistes ils auraient put choisir la bipolarité, la dépression maniaco dépressive etc. Que neni, au lieu de cela ils ont choisi le diagnostic le plus incompatible avec ce type de nature : la perte de la réalité jusqu'à l'hallucination schyzophrénique. Ah oui, sauf qu'il y a le twist qu'on sent venir dès le départ. C'est bien les twists, on peut raconter n'importe quoi et rebondir pour une seconde saison. Bon, faut pas trop en demander non plus niveau twist, c'est du déjà vu, Fincher, tout ça.
4 - Je n'aime pas qu'on me prenne pour un débile, je n'aime pas les grosses ficelles ultra visibles, à plus forte raison qu'on s'amuse à jouer du mind fuck. Evil corp, bordel. Avec le E basculé de Dell... pourquoi Dell ? Pas les burnes de s'attaquer à IBM Apple ou Microsoft en dehors de quelques vagues piques ? Et EVIL quoi... c'est bon on a pigé que c'était les méchants vilains. De là à se gargariser avec la subtilité du truc... ah mais va y avoir un twist. Ou pas... hum.
5 - Je n'aime pas avoir mal pour de bons acteurs qui se débattent comme des papillons devant une lampe pour sauver leur carrière de scénaristes pathétiques. Je trouve cela cruel, je préfère qu'ils soient au même niveau comme dans The 100, au moins les choses sont claires quand ils sont aussi mauvais que l'ensemble de la prod. Enfin pour le coup on peut voir le verre à moitié plein : le jeu est assez bon.
J'ai pensé donner un 1 parce que la note moyenne est vraiment à la ramasse, mais ça aurait été injuste pour les acteurs. Pas moyen de dépasser 5 non plus, c'est trop gâché. 3 ou 4 me semble plus juste, allez 3 pour compenser un peu la sur évaluation de cette daube.
Comme d'hab je laisse le soin aux haters de haters de cracher sur cette critique. ^^