On ose à peine dire du mal de cette série américaine... Personnage principal original, hacker à "hoodie" addict tendance anonymous; discours sur la société consumériste en déliquescence; dimension visuelle bluffante; dialogues cryptiques ciselés. Le personnage principal semble projeté dans le monde, en éveil quasi mystique.
Alors d'où vient ce sentiment de surplace qui m'a saisi dès le pilot?
Si on enlève plusieurs couches de lexique "style", on se retrouve avec les bons vieux personnages stéréotypés vus et revus. La junkie au grand coeur, l'éternel outsider incompris (mais qui arrive malgré tout à lever une gonzesse en deux temps-trois mouvements), l'amie fidèle du high-school. Alors bon, vu comme ça, la modernité...
Au niveau du langage aussi, les formules creuses guettent. Je ne pense pas au discours à l'ami imaginaire, une excellents idée bien qu'avoisinant occasionnellement la philo classe terminale, mais au refrain sur le binaire "0 ou 1". Même moi qui ne me définirai pas du tout comme geek, avec une connaissance basique des ordis, je trouve ça... trop facile. Est-ce pour séduire le grand public?
Ce qui me dérange le plus (mais ponctuellement, hein, car je prends plaisir à regarder) c'est le scénario: on dirait que le passage obligatoire par le hype l'emporte sur la structure. Dans une épisode, Elliot est sujet à des hallucinations violentes (où est le rêve? ou est la réalité?... On a déjà vu ça mille fois, si c'était au cinéma ou dans un roman, on ne laisserait pas passer ce type de procédés dignes de la "Vie est un Songe") à un autre moment, les personnages semblent tous baiser entre eux (boîtes de nuits), comme si le récit, ne sachant plus quoi produire, tournait à vide après une nuit de cuite. Mais je ne suis pas sûr que ce soit une mise en abyme...
C'est dommage, car c'est évidemment tellement mieux que les séries franchouillardes pourries, ou la majeure partie des séries US. J'aimerais croire que j'assiste à quelque chose de nouveau, mais pour l'instant on dirait le brouillon d'une autre série à venir...
Quant à Christian Slater, justement le fameux "Mr Robot" de toute cette histoire... sa présence détonne un peu... Comme si le grand frère de quelqu'un venait se taper l'incruste dans une partie de warhammer.