Comment un show aussi froid et austère a-t-il pu devenir la plus grande addiction sérielle de 2015 ? Si son côté dépressif peut passer pour un effet de mode (même les comédies romantiques sont tristes en ce moment à la télé), l'attrait pour cette histoire de hackers asociaux et de révolution par le numérique tient en fait en un nom : Rami Malek. Avec ses grands yeux affolés et son débit lénifiant, il nous livre la prestation neurasthénique de l'année et génère une fascination quasi sensuelle, alors même que son personnage est incapable de tout rapport humain. Au-delà de ce coup de foudre, la série est bien sûr une démonstration de force scénique, oscillant en permanence entre les hallucinations d'Elliott et la “réalité”, et nous montre de manière clinique comment les nouvelles technologies nous font courir à notre perte.