Perdu dans la masse informe qu’est devenue la pelleté d’anime qui sortent chaque saison, j’ai remonté le temps et ai découvert Mushishi, petite perle de la japanimation qui se distingue, entre autres, par son atmosphère fantasmagorique.
Nous suivons Ginko, médecin vagabond ayant la faculté rare de percevoir des êtres entre la vie et la mort, les mushi. Ces êtres qui, nous l’apprendrons bien assez tôt, sont les principaux instigateurs du destin de tout un chacun. Ginko, lui qui est contraint à un périple éternel à travers les contrées reculées de la campagne japonaise, nous offre de somptueux paysages et nous reconnecte avec cette nature à la fois paisible et majestueuse.
Avec de rares exceptions, chaque épisode est une petite histoire à part entière, ce qui rend l’anime facile à regarder quel que soit le rythme que l’on souhaite adopter. On est toutefois en droit de penser que se taper 26 histoires différentes, découvrir de nouveaux personnages qui, il est vrai, se ressemblent tous un peu, lasserait n’importe qui avant la mi-saison. C’est sans compter l’écriture, extraordinaire et authentique, les intrigues épisodiques faisant preuve d’une grande inventivité et d’une grande diversité. Ainsi chaque épisode est une fable avec sa propre philosophie et son propre charme. Dès lors, Mushishi nous offre une réflexion subtilement profonde sur notre existence et notre place au cœur de cette nature grandiose.
Cette légère subtilité et cette atmosphère onirique, ponctuée d’une OST magnifique, contribuent à une direction artistique de très bonne facture. Les paysages sont splendides, la forêt envoûtante, la montagne imposante, la mer éblouissante. Les couleurs parfois flamboyantes nous invitent très justement à contempler cette nature dont nous sommes, pour la plupart, déconnectés.
Mushishi est une expédition au cœur de la campagne et du folklore japonais, et son approche subtile des futilités de la vie est apaisante. C’est une merveilleuse découverte, que je conseille de savourer à petites bouchées.