Connaissant la propension du réalisateur à dresser de magnifiques portraits familiaux, Les bonnes étoiles prenait une tournure réconfortante. L'intrigue n'est pas sans rappeler Une affaire de famille, son plus grand succès à ce jour, et hérite d'un fabuleux casting coréen; la recette pour un nouveau chef-d'œuvre. Pourtant, le (très) long métrage n'aboutit pas et ne manque pas d'endormir le spectateur un peu dissipé. La bienveillance du réalisateur finit par dégouliner sur des personnages tous emplis de toute la gentillesse du monde, l'intrigue policière ne débouche sur rien d'exploitable et le seul véritable élément perturbateur du film, le duo de voyous que l'on supposait source de pression pour les personnages, finit par être totalement occulté. A la place, un voyage cathartique, un peu convenu par rapport à ce à quoi le réalisateur nous avait habitué.
Fort heureusement, on constate que le génial Kore-eda n'a pas tout perdu au cours de ses voyages à l'étranger. Dès le départ, ses longs plans contemplatifs nous rappellent qui est derrière la caméra. Puis ces moments d'une simplicité et d'une justesse étonnantes convoquent tout le talent du réalisateur et nous font sortir de la salle avec un sourire aux lèvres. Certaines séquences sur le littoral rappellent d'ailleurs son formidable Maborosi.
Je reste donc sur ma faim en sortant de la salle, mais il m'en faudra bien plus pour ne pas me ruer sur le prochain film de cet homme que j'admire tant.