It's only the fairy tale they believe

Je viens tout juste de terminer de revisionner Mai-Hime. Cette série ayant marqué mon adolescence, il serait peut-être temps d’en parler. Maintenant que c’est redevenu frais dans mon cerveau.
Mai-Hime a maintenant presque 15 ans. C’est vieux. Pour vous dire, mon frère m’avait à l’époque vendu ça en déclarant que « c’est Pokemon mais pour les grands », tout ça parce que les héroïnes combattaient avec l’aide de monstres.

Les choix esthétiques, la mise en scène, l’animation, tout est vieux dans Mai-Hime. Cette série témoigne de la fameuse période du début des années 2000, où l’animation japonaise commençait a réellement trouver sa place en France. Où MCM allait plus tard diffuser Death Note, où Fullmetal Alchemist allait passer sur Canal +, où Dragon Ball était déjà mythique pour la génération précédente. Mai-Hime s’inscrit dans la période où la fureur Naruto battait son plein. Mai-Hime, c’est de la nostalgie en barre.

Pour autant, est-ce qu’aujourd’hui cette série vaut le coup d’œil ?

J’aurais tendance à répondre non. L’animation, sans être mauvaise, souffre de son âge et a par moments assez mal vieillie. Les génériques de début et de fin sont insupportables et le ecchi, les scènes coquines franchement inutiles, pourrait en rebuter plus d’un. Pourtant, s’il y a bien une chose qu’il faut retenir sur la forme lorsque nous parlons de Mai-Hime, ce sont les musiques composées par Yuki Kaijura (Pandora Hearts, Madoka Magica). La bande son, avec ses morceaux comme Mezame, Ensei et It’s only the fairy tale ne peuvent que ravir le mélomane sommeillant en chacun de nous.

Le scénario, quant à lui, peut être divisé en deux parties : les 15 premiers épisodes qui nous placent le contexte et les 10 derniers épisodes où les enjeux s’alourdissent et basculent la série vers le drame pur et dur.

Beaucoup n’iront pas au-delà des 15 premiers épisodes, où le ton est plutôt léger et où l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard (« des filles avec des pouvoirs magiques qui combattent des monstres pour sauver l’école »). Pourtant, cette première partie est essentielle, puisqu’elle nous présente un casting haut en couleur :

Mai, l’héroïne sérieuse et empotée qui veille sur son petit frère malade ;

Mikoto, la collégienne barbare qui se bat avec une grosse épée et qui est à la recherche de son grand frère ;

Et Natsuki, la froide rebelle qui cache un lourd passé ;

A ce trio s’ajoutera un panel plutôt impressionnant de personnages (9 autres filles possédant des pouvoirs, des gars un peu allumés, un conseil des étudiants totalement à côté de la plaque…) qui ont tous une personnalité et des caractéristiques qui leur sont propres.

Mai-Hime jongle avec brio entre l’humour, le suspens et le drame. Son ton parfois léger nous fait nous attacher à des personnages qui pourraient nous rebuter en premier lieu. Le meilleur exemple serait l’épisode 10, qui part si loin dans son délire que l’on ne peut qu’adhérer et rire sans retenue.

Les personnages stéréotypés ne le sont pas vraiment au final. Aujourd’hui, l’animation japonaise souffre quelque peu des clichés instaurés, à l'image de la célèbre figure de la tsundere. Mai-Hime étant sorti peu avant cette folie, les personnages ont toujours des facettes plus complexes que l'on pourrait le croire.
Je pense par exemple à Natsuki, présentée au départ comme une princesse de glace intouchable, qui se révèle être la personne la plus modérée et généreuse de tout le cast.

Certains regretteront le développement de certains personnages en deuxième partie, à la fin de la série. Pourtant, à l’image de Shizuru, beaucoup d’indices sur leur véritable identité sont disséminés lors de la première partie. Le studio DEEN a pensé à tout et a bien pris soin de développer ses personnages comme il le souhaitait. Je ne dis pas que tout était bon de ce côté-là (Shizuru), mais que c’était pensé et réfléchi (SHIZURU).

Cela dit, si les dix derniers épisodes nous fournissent des scènes mémorables et un drame poignant (l’épisode 20 étant d'ailleurs l’apothéose de ce que peut nous offrir la série en terme d'image frappante. Les plus sensibles, sortez vos mouchoirs), la fin reste d’une idiotie sans nom.
Un Deus Ex Machina nous offrant une Happy End et démontant tout ce qui a été réalisé depuis l’épisode 16. Dommage.

A l’époque, je me souviens avoir été déçue de cette fin mais également heureuse. Heureuse car l’héroïne à laquelle je me suis attachée durant cette aventure avait mérité son Happy End. J’avais l’impression que ces personnages, si captivants et si humains, étaient des amis qui avaient besoin d’avancer. Qui avaient appris et grandis en même temps que moi. Malgré les erreurs qu'ils ont commis, malgré l'espèce d'étoile qui a manipulé leur conscience (ptdr SHIZURU), malgré leur sentiments exacerbés et mortels, ces individus avaient le droit et le besoin d'avancer. Car après tout, le thème principal de la série est bien l'amour. Une autre fin aurait-elle pu correspondre à ce thème? Aurait-elle pu donner l'espoir que les sentiments ne sont qu'une danse éphémère qui, aussi dure qu'elle soit, nous fait regarder vers l'avenir?

En conclusion, je ne peux pas donner plus de 6 à Mai-Hime. Car l’animation. Car la fin. Car le scénario parfois bancal qui objectivement, ne mérite pas forcément plus. Pourtant, ses personnages, ses musiques, sa joie, sa vie, son amour, font que cette série aura toujours une place spéciale dans mon cœur.

Si un jour, vous vous sentez prêts à passer de sympathiques moments auprès d'un cast amusant et un scénario simple sans trop de prise de tête, jetez donc un œil à Mai-Hime. Peut-être trouveriez-vous votre bonheur.