Après My Mister, la scénariste Park Hae Young revient dans une oeuvre tout aussi bien écrite. Elle nous confronte toujours aux épreuves du quotidien, que nous ignorons ou que nous gardons le plus souvent enfouies en nous. Et ce, jusqu'à interroger sciemment notre existence. C'est le plus souvent réalisé efficacement à travers des monologues (en voix intérieure) qui mettent à nu le personnage de Yeom Mi-Jung.
Yeom-Mi-Jung partage sa vie avec ses parents, son frère et sa soeur dans une campagne excentrée de Séoul. Condamné à des longs trajets en train et bus pour rejoindre la vie séoulite, ces trajets forment souvent les nombreuses scènes d'introspections du drama. A travers ces scènes lentes mais ô combien précieuses, on peut y voir là-encore un point commun à My Mister, où nous partagieons régulièrement la peine des personnages sur leur chemin du retour.
On y ressent ici des critiques, ou plutôt l'amertume de vivre à la campagne, devoir supporter et s'intégrer à un différent mode de vie social et professionnel. Yeon-Mi-Jung, tel son père, est la plus endurcie et impénétrable de tous : "Je ne suis pas malheureuse. Mais je ne suis pas heureuse non plus." Ces deux frères et soeurs, Yeom Chang-Hee et Yeom Ki-Jung, plus désordonnés et enjoués, tentent implicitement de fuir la campagne ou de se libérer des conventions sociales. Yeom Chang-Hee rêvant le plus souvent de conduire une belle voiture, n'a pas d'objectif précis dans la vie : "Je ne peux pas simplement vivre ma vie sans ?". L'ainée Yeom Ki-Jung voit le temps s'écouler pour trouver l'amour, un amour qui pourrait-là aussi s'affranchir de codes sociaux surtout présents en Asie.
Au même titre que le drama Lost, les histoires qui se crééent dans My Liberation Notes me sont finalement restées assez secondaires, parfois plus dispensables (la seconde partie autour du personnage de M. Goo) face à toute la beauté et l'intelligence de chacun des dialogues et monologues. Il n'y a d'ailleurs pas véritablement de scènes "marquantes" et nécessaires au revisionnage à mes yeux, au contraire de My Mister où je pourrais en citer une centaine. Et si les acteurs sont tous bons, j'en ressors sans l'admiration qui me pousserait à plonger sur toutes leurs autres oeuvres.
Par contre même si rien n'atteindra la quintessence du drama avec My Mister, on peut se trouver plus de points communs avec les personnages de My Liberation Notes (le passé torturé de Lee Ji-An n'est heureusement pas en chacun de nous, ni les déboires conjuguaux de Park Dong-Hoon). Il est si facile de se voir en chacun des personnages de My Liberation Notes. Ils analysent et mettent des mots sur des sensations/sentiments qui me correspondent en tout cas parfaitement, et qui aideront également d'autres téléspectacteurs. C'est aussi transposable plus largement aux enjeux sociaux et sociétaux. Finalement, même ceux qui pensaient vivre exclusivement une vie heureuse se verront à leur tour interrogés sur leur existence par Yeom Mi-Jung.
Ils ne savent pas vraiment qui ils sont. Ils agissent juste comme s'ils le savaient. D'une certaine manière, les personnes qui disent vivre heureux sont peut-être celles qui ont décidé de mettre toutes ses questions derrière eux. Des gens qui ont décidé de mentir et dire : "C'est juste ainsi qu'est la vie."
a thread of relatable and impactful lines from #MyLiberationNotes