Thèmes : Comédie dramatique / Famille / Fratrie / Mélancolie
Bromance : 40 % / Romance : 30 % / Féminisme : 90 % / Paternalisme : 0% *
Yeom Chang-hee et ses sœurs, Yeom Mi-jeong et Yeom Gi-jeong, sont lassés de leur routine qu'ils jugent invariable et ennuyeuse. Tous les trois, trentenaires, sont salariés à Séoul, mais vivent dans le petit village de Sanpo, où se trouve la maison de leurs parents. Tous les jours, ce sont de longs trajets en bus et en métro aller-retour. Auprès de leur père, travaille depuis peu un mystérieux inconnu du nom de M. Gu, qui fascine Chang-hee et intéresse Mi-jeong…
My liberation notes est une série contemplative et lente, aux dialogues acérés, déroutante de simplicité et d’intelligence. L’écriture est tellement belle qu’elle se contemple, comme on contemple les regards de Kim Ji-won, toujours lumineuse et terriblement émouvante dans le rôle pas facile de cette jeune femme engoncée dans une vie ordinaire et ennuyeuse, étouffante, qu’elle subit sans aucun sourire. Ce personnage observateur possède une vision particulièrement pertinente de la société.
C’est elle qui allumera l’étincelle qui sommeillait encore en M. Gu, cet employé mutique, invité à tous les repas de la famille. Dans ce rôle, Son Suk-ku, est incroyable d’intensité et de charisme. Il possède un côté un peu “animal” qui sied parfaitement au personnage.
Les autres comédiens sont tout aussi brillants : Lee Min-ki, Lee El, qui complètent la fratrie, et les autres rôles sont également tous formidablement écrits et interprétés.
Le drama nous dépeint la vie quotidienne de ces personnages, de cette famille sud-coréenne traditionnelle, où les enfants, tous adultes, sans passion, continuent à rentrer dans leur maison d’enfance tous les jours, comme emprisonnés, incapables d’être heureux.
Mi-jeong va, alors qu’elle est obligée de choisir une activité extra professionnelle dans le cadre de son entreprise, créer son propre club : avec deux collègues, elle aspire à se libérer. Les contraintes familiales, une fois Sanpo quitté, évoluant en contraintes professionnelles avec un supérieur hiérarchique toxique. Sa relation à M. Gu va être décisive, les deux entamant un attachement particulier, étrange, unique.
De son côté, Gi-jeong, sa soeur aînée, une jeune femme à fleur de peau, se brûle les ailes de tout côté. C’est un personnage assez différent de sa soeur, plus puéril, qui parle sans réfléchir. Chang-hee, lui, multiplie les interrogations, et est toujours en quête de la reconnaissance et de l’estime du père, ou du moins d’un grand frère, qu’il pense trouver en M. Gu...
Ils sont tous les trois en recherche de quelqu’un ou de quelque chose qui viendrait les délivrer…
C’est une série proche d’un My mister, pour celles.ceux qui l’ont vu. C’est beau, c'est poétique, c’est magnifiquement écrit et interprété, ça touche énormément et on se reconnaît dedans. Les questions de Mi-jeong, sa finesse, son calme font mouche. Celles des autres personnages aussi. Il y beaucoup d’émotions, de vérités blessantes et qui ont une portée philosophique certaine dans My Liberation notes. Il y a beaucoup de douleur, comme celle de M. Gu qui noie la sienne dans l'alcool. C'est une série très humaine sur ce qui nous retient et nous entrave, ce qui nous fait du mal et nous empêche d'être heureux. La famille est au coeur du drama : celle de Chang-hee, Mi-jeong et Gi-jeong, triste et morose, mais aussi celle de Tae-hun, le love interest de Gi-jeong et dont les soeurs l'accaparent toujours, parce qu'elle élèvent sa fille (orpheline de mère) avec lui... Lui aussi cherche une délivrance qu'il ne parvient pas à atteindre, au coeur d'une famille malheureuse, résignée, en colère...
My liberation notes est un drama qui se ressent plus qu'il ne se visionne. Il regorge de moments d'émotion pure (comme la scène du chapeau et du saut), de poésie et de mélancolie. Il m'apparaît vraiment difficile de ne pas être touché au coeur par ces personnages d'écorchés vifs.
*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094