Après l’effervescence de Squid Game, My Name est arrivé sur la pointe des pieds.
La série coréenne reprend, tout comme Squid Game avec la battle royale, un thème cher à l’art coréen : celui de la vengeance.
Un thème qui se retrouve à profusion, comme celui de la corruption : de Old Boy à J’ai Rencontré le Diable en passant par Mother et autres.
Pourtant, My Name n’a, en vérité, pas grand-chose d’original et ne renouvelle rien et surprend assez peu.
Et pourtant, My Name est un programme passionnant, particulièrement beau, bien interprété, doté d’une bande-son excellente et d’une écriture très efficace.
C’est passionnant, car le personnage principal, joué par l’excellente Han So-Hee, captive et l’on prend totalement à bras-le-corps sa cause et son but de vengeance. La série distille d’ailleurs les indices et les éléments stratégiques à un bon rythme, nous laissant douter ni trop, ni pas assez de son plan et de sa finalité.
Passionnant aussi, car la galerie de personnages qui gravite autour d’elle est particulièrement riche : Park Heen-Soon interprète à la perfection le caïd de la pègre tandis que Anh-Bo Hyun étoffe le rôle de policier intègre. Les deux participent totalement à la réussite de la série. Beaucoup de personnages ont un double jeu et un background utile au scénario. Classique, mais c’est ici très bien utilisé.
Il est agréable d’assister à l’évolution psychologique et sociale de Yoon Ji-Woo. Elle qui découvre ce que peut être l’affection, l’amitié, l’amour par son infiltration dans la police. La scène du repas post-blessure est frappante tant on sent que Yoon découvre ce sentiment d’appartenance à un groupe.
Mais My Name, à l’image de la plupart des productions coréennes, propose aussi quelque chose d’excellente facture en termes de photographie et de réalisation. Les lieux sont choisis avec intelligence, les affrontements aux couteaux sont très bien chorégraphiés et profitent aussi de choix de réalisation parfois audacieux : la caméra se plaçant par moments à la première personne puis à l’épaule, etc.
Il faut avouer que ces combats aux couteaux ont un réel charme : à la fois violent et rageur. On ne peut qu’admirer le goût de la chorégraphie sur ces moments.
L’affrontement final est plein de tension et vient clore une quête d’identité et une découverte de soi pour Yoon Ji-Woo. Finir est gratifiant et on est habité par un sentiment d’achèvement à la fin de la série.
Certains plans sont aussi contemplatifs et on retrouve un certain goût de la symétrie, tout comme dans Squid Game d’ailleurs.
Le tout est accompagné d’une excellente bande-son renforçant clairement l’aspect “premium” de My Name. Du point de départ de la vengeance, la série propose de vrais choix musicaux qualitatifs et cohérent.
Et enfin, c’est évidemment l’écriture de l’ensemble qui est à saluer. My Name est savamment rythmé et les 8 épisodes se dévorent. Il y a une vraie recherche d’efficacité et pourtant la série prend, à mon sens, un énorme risque en milieu de saison.
Un risque calculé qui permet, en fait, de faire passer le programme dans une autre dimension. Un choix qui peut surprendre tant My Name fait passer au second plan la violence (toutes proportions gardées) pour se concentrer sur la psychologie de ses personnages. Plutôt audacieux quand on sait qu’il n’y avait que 8 épisodes.
Une vraie réussite. D’une efficacité à couper le souffle, My Name est un vrai bonbon que l’on pourra revoir facilement dans le futur.
Bien réalisé, bien écrit et faisant des choix audacieux pour donner de la profondeur à une base scénaristique simple, My Name est une vraie réussite à recommander et qui se pose dans la lignée des créations coréennes déjà sur Netflix : Stranger, Kingdom, Mr Sunshine, Squid Game, etc.
Allez-y sans hésiter !