Une fille de gangster en rutpure de ban avec son père, harcelée au lycée, bien qu’elle sache se défendre, puis le meurtre du père, et la phase d’initiation en vue de la vengance commence. Du classique mais formidablement bien traité.
L’esthétique
Lors deux premiers épisodes, on a envie d’applaudir toutes deux minutes face à la qualité de la mise en scène : beauté de la photographie, précision de la mise en scène, pour ne rien dire de la bande son, qui, avec une touche retro, nous immerge dans la série en une seconde, bref, un plaisir. Je jubilais, littéralement. ENFIN quelqu’un pour tenir la caméra en jouant intelligemment sur les plans, en incluant une contre-plongée au moment adéquat, en insérant des moments contemplatifs brefs mais significatifs, sans les souligner : un chat qui passe dans la rue, la caméra qui monte en suivant le trajet inverse de la pluie balayant la rue, etc. Et cette recherche de tonalité chromatique opposant le vert au rouge, très bien pensée : choix surprenant mais efficace. Il y aurait toute une analyse à faire sur le symbolisme de la couleur. Rappelez-vous le contraste rouge/bleu dans Dead like me (je sais, c’est loin).
Le propos
Dans l’ensemble, aucune réelle surprise, on est un peu déçu de voir retomber au fil des épisodes la tension dramatique si brillament mise en place. Une fois le grand méchant éliminé, la série s’embourbe. Heureusement, elle rebondit et trouve une nouvelle vigueur, bien que moindre, et parvient à boucler correctement a la boucle.
On pourrait regretter que l’héroïne se voit réduite à seule fonction vengeresse jusqu’à en devenir quasi unidimensionnelle. C’est pourtant ce choix qui donne au personnage sa force : tout se cristallise autour de l’archétype de Némésis qu’elle incarne, tout gravite autour d’elle et tout se voit entraîné dans son sillage sanglant.
Les personnages
Le jeune femme qui incarne l’héroïne joue en retenue. Elle apporte ainsi une justesse au personnage. Mention spéciale au chef de la police, interprété avec brio, et qui apporte le contrepoint à l’héroïne : meutrier supposé du père, mais en réalité flic intègre. Quant au chef de gang et mentor du personnage principal, il représente à mes yeux la juste mesure avec laquelle doit prendre corps l’archétype qu’il incarne.
Les personnages sont des caractères, au sens théatral du terme, tout comme dans la commedia dell’arte. Les acteurs font donc « le job », et avec talent, mettant leur savoir-faire au service d’un polar noir et violent, où chacun se trouve à se juste place et interprète sa partition sans outrance.
Nikita coréenne
On n’attend aucune originalité quand on se lance dans le visionnage d’une production de genre. On sait que le respect de codes prévaut, et on se soucie uniquement de savoir si c’est bien ou mal maîtrisé, de telle sorte que l’on jouisse du déroulement de l’histoire. Encore faut-il une soupçon de je ne sais quoi pour emporter pleinement l’adhésion. My name n’y parvient pas tout à fait. Comprenez bien que, compte tenu de la qualité d’écriture du pilote, on s’attend à de l’exceptionnel. Hélas, le résulat ne tient pas toujours ses promesses, bien que l’ensemble ne démérite pas. Aussi, en dépit de la qualité indéniable de la série, a-t-on l’impression de passer à côté du chef-d’oeuvre que Ny name aurait pu devenir.