Mieux vaut tard que jamais. cinq ans après la diffusion de la deuxième saison, qui nous avait laissée sur une note incomplète très frustrante, Yahari revient en 2020 avec une troisième et ultime saison pour conclure le parcours d’Hachiman.
En tant que continuation directe des événements de la saison précédente, dirigée par le même studio et réalisateur, les remarques de ma précédente critique continuent de s’appliquer et honnêtement, je n’ai pas tellement à ajouter pour ces 12 nouveaux épisodes. Ce dernier morceau du triptyque vient clôturer les développements déjà entamés précédemment, en poursuivant directement là où la trame avait été mise en suspend.
Difficile de reprendre le fil lors des premiers instants et surtout de se remémorer des personnages secondaires autre chose que leurs stupides rengaines habituelles. Heureusement, la série arrive sans problème à recapturer notre attention en ce qui concerne les trois personnages principaux, grâce à de bonnes mises en scène et une atmosphère mélancolique qui annonce une fin d’année scolaire sous le signe de résolutions ainsi que de nouveaux commencements.
Les désirs et ambitions d’Hachiman, Yukino et Yui vont se cristalliser autour d’un dernier événement : l’organisation d’un bal de fin d’année. La mise en place laborieuse des festivités, qui va rencontrer des résistances au sein de l’association des parents, va accaparer la quasi entièreté de la troisième saison, et donner aux protagonistes l’occasion ultime de confronter leurs sentiments.
Certaines choses m’ont laissées perplexe durant cet arc. Tout d’abord, après la grande résolution d’Hachiman de la seconde saison, celui-ci reprend rapidement ses vieilles habitudes et entreprend une course d’actions parfois contradictoires (notamment avec cette histoire de voeux). Le problème de co-dépendance de Yukino, introduit comme un sérieux soucis précédemment, ne m’a pas tellement plus convaincu ; ni dans l’antagonisme artificiel de ses proches (bonjour les observations de psychologue du dimanche), ni dans son dénouement. Finalement, la mentalité plus simple de Yui donne à sa perspective une transparence plaisante. Yui est dans cette dernière saison à son meilleur, sans doute car mieux représentée contrairement à une Yukino fort lointaine malgré sa place centrale.
Je pense avoir plutôt bien compris Oregairu dans l’ensemble, et je suis donc conscient que les points mentionnés ci-dessus sont en grande partie intentionnels. Cependant, entre ce que l’oeuvre montre, ce qu’il feint et ce qu’il voile sous ses dialogues alambiqués, il est parfois difficile de savoir où elle veut en venir ; si l’ensemble forme un tout élégant ou si le verbiage et les détours s’avèrent aussi vains qu’ils ne paraissent. Même après la conclusion, certaines contradictions continuent d’être difficilement explicables, à commencer par l’improbable popularité d’Hachiman auprès de la gente féminine.
Si j’ai des réserves sur certains points de l’écriture, j’ai tout de même apprécié la façon dont le triangle amoureux se résout. C’est fort convenu, suffisamment prévisible pour que je pointe la perdante dans ma première critique, mais le fait est que j’aime beaucoup chacun des trois personnages principaux : leur évolution, leurs interactions et leur personnalité. Toutes les scènes entre eux ont été de loin le point fort de cette dernière saison, là où Hachiman avait un monopole plus palpable lors de la première.
La conclusion de la série nous permet de jeter un regard en arrière. On peut dire que Oregairu aura beaucoup changé depuis ses débuts. Les signes d’originalité qui y transparaissent, avec un titre érigé comme une promesse, m’ont donné de fausses attentes et j’admets qu’une certaine déception en a découlé malgré une qualité globale satisfaisante. Au final, Oregairu ne diffère pas des normes de romcom, et la dernière partie n’est pas non plus un Stromboli.
Si mon côté pessimiste me fait penser que je n’aurais eu aucun regret à zapper cet anime sans sa première saison, je pense tout de même garder une bonne impression, notamment grâce aux souvenirs chaleureux instillés par Yui, Yukino et Hachiman. Avec le temps, je pense me remémorer Oregairu comme une comédie romantique sympathique, juste un peu moche au début et inutilement compliquée.