Par ou commencer ?
D'abord, précisons une chose : ce n'est pas une série documentaire, c'est une saison de téléréalité promotionnelle pour Nabilla.
Sur le fond, c'est affligeant, c'est du voyeurisme. Je suis scotché par la bêtise assumée des protagonistes. Mais plus que Nabilla en tant que telle, c'est le système qui a permis l'émergence de cette dernière que je conspue. Finalement, elle en a profité et à très intelligemment su l'utiliser pour arriver à ses fins.
Je pense qu'une grande partie est (mal) scénarisée. "Sans filtre" ? tout est fake et destiné à mettre en valeur la marque Nabilla. La construction est des plus classiques sous la forme de mauvais Martine. "Nabilla à Dubai", "Nabilla à Paris", "Nabilla à Chantilly", "Nabilla en montgolfier", "Nabilla en shooting" etc.
Les rares "confidences" qui se voudraient touchantes et "sans filtre" ne sont en fait que des inepties pathétiques et lourdes. "on ne vie qu'une fois, donc il faut vivre sa vie", "deux âmes soeurs en fait ça ne forme qu'une seule âme, donc bah voilà, Thomas et moi on est qu'une seule âme". Sans parler du parler français qui donnerait un infarctus à n'importe quelle professeur de français.
Sur la forme c'est mal fait et mal écrit. Nous avons les codes des publicités à gros budget avec certaines images, certes, à couper le souffle, des ralentis qui ne servent à rien et une musique mielleuse destiné à nous faire verser la petite larme, c'est un peu comme feu l'émission confession intime.
La musique justement, elle est complètement absurde. Elle n'est que le faire valoir du propos des producteurs en accentuant à de nombreuses reprises des faux suspenses : le père de Nabilla sera t il au mariage ? Sans parler des grosses mesures à percussions pour illustrer les moments "dramatiques" du récit : dispute entre les tourtereaux, "accident" de montgolfier etc.
Malgré tout, comme je le disais au début, Nabilla est le produit d'un système et donc a une responsabilité limité. Elle revient plusieurs fois sur la manière dont elle a été broyée par ce système, l'hypersexualisation dont elle a été victime et comment elle a réussi à se sortir de ce marasme destructeur.
Je la crois bien volontiers quand elle explique que nombre de gens se sont joué d'elle (notamment des personnes influentes du PAF)
Cette femme a sans doute bien souffert (même si, comme elle le dit, elle a choisi cette voie) et il est certain qu'elle a du mérite d'être arrivée au point ou elle en est aujourd'hui.
Personnellement, je suis un peu triste de constater que les icônes du 21e siècle sont des Nabilla.