On a tous en nous quelque chose de Tennessee
Beau commencement pour cette série, sans prétention mais pêchue, rythmée, et sonnant juste comme une bonne chanson de country.
La musique country c'est précisément ce dont il est question ici, c'est la grande toile de fond.
Connie Britten incarne (et avec talent) Rayna James, légende vivante de Nashville, dont l'étoile est en train de pâlir devant l'arrivée sur scène d'une génération « prêt-à-chanter » représentée par Juliette Barnes (Hayden Pannettière, divine) dont le manque de talent est largement compensé par un décolleté avantageux et l'emploi sans scrupule de l'autotune.
Devant une tournée qui ne se remplit pas, un album dont les ventes ne décollent pas, un label qui ne l'écoutent plus, Rayna sent que le temps des concessions arrive, et que l'intégrité dont elle a fait preuve pour fonder sa carrière ne vas pas résister bien longtemps. L'intégrité c'est précisément ce dont Juliette se moque, elle sourit, racolle, flirte outrageusement avec tous ses musiciens, et ceux qu'elle cherche à obtenir, et en même temps à détourner de Rayna.
Le conflit générationnel ne reste toutefois pas la seule source de conflit potentiel, on observe l'émergence de dualités qui ne vont pas manquer d'éclore dans les prochains épisodes : ainsi Rayna doit faire face à un mari qui est toujours resté dans l'ombre et qui maintenant que les rôles s'inversent, compte bien en profiter. Le talent, notion élusive est aussi en cause : la nièce d'un des guitaristes (et ancien amant de Rayna) semble dotée d'un don inné pour chanter et c'est bien elle qui pourrait faire de l'ombre à ses deux concurrentes. Et également le père de Rayna, milliardaire, et homme politique de l'ombre, dont elle a toujours cherché à s'affranchir, pourrait bien aussi mettre son grain de sel dans la carrière de son mari. Ansi le triptyque talent-famille-amour risque de faire des étincelles.
Merci Callie Khouri, scénariste de Thelma & Louise, pour faire émerger les femmes dans cet univers où les femmes règnent mais qui reste contrôlé par des hommes (le label, les musiciens, …)
A noter qu'un soin est apporté aux chansons, la dernière révélant la petite serveuse lors d'une soirée « open mic » étant particulièrement réussie, les amateurs de musique cow-boy y trouveront leur compte si jamais ils venaient, sans que je vois pourquoi, à ne pas s'attacher à cette série.
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