Vide et mirages
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
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le 4 sept. 2013
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Evangelion. Ce nom me fait trembler rien que de l'écrire. J'ai eu la chance et l'immense privilège de le découvrir alors que j'étais encore ado et que je devenais adulte, donc un peu plus vieux que Shinji Ikari. Et c'est simple, cet animé est celui qui a changé ma vision de l'animation japonaise, non pas que Saint Seya ou Dragon Ball n'avait pas eu une certaine influence, mais celui-ci m'ont mis sur une voie en terme de goût qui s'affinerait dans le futur. Je dois une partie de ce que je suis à deux animés, et celui-ci est le premier des deux (le second étant Cowboy Beebop).
La série Neon Genesis Evangelion raconte l'histoire d'un jeune garçon qui a perdu sa maman et qui, un beau jour, se retrouve à aller voir son père pour, bien qu'il l'ignore, intégrer la NERV en tant que pilote de l'EVA01, humain de synthèse, afin d'aider la NERV a accomplir son but: défendre l'Humanité de l'invasion des Anges qui veulent détruire le monde en provocant une catastrophe mondiale.
Résumé comme ça, c'est un peu n'importe quoi. Et c'est exactement ça, du n'importe quoi mais fait avec un génie immense. Dans un sens Shinji et moi avons vécu un truc similaire, sauf que perso j'ai jamais eu mon robot, et que personnellement je serais monté dans l'EVA01 tout de suite sans hésiter. Ah oui et avec Asuka j'aurais mis la langue.
En 1996, quand on faisait un animé, on le faisait avec les mains et le cœur. Enfin les bons animés du moins. Evangelion a changé la donne sur plusieurs points: un opening punchy, une réalisation avec des plans digne du cinéma jouant sur la lumière (notamment pas mal de plans impliquant Gendo Ikari), la simplicité d'un monde futuriste (à l'époque) qui paraissait pas trop vouloir démontrer, et surtout la désolation et le désespoir partout présent dans beaucoup de décors. Mais ce serait trop facile de résumer à cela, nombre de symboliques sont représentées de manière unique, et c'est le premier animé qui, à ma connaissance, n'avait pas une seule scène où chaque représentation impliquait quelque chose. En gros, si quelque chose était mis en évidence ou suggéré, c'était important. Evangelion ne plaisantait pas avec la représentation, et a réussi brillamment à être une merveille à son époque en terme de graphisme. Point de manga au kilomètre, c'est pas le style ici, idée acquise dès le début que la qualité devrait être primordiale.
Idem sur la bande son, je ne suis clairement pas objectif, mais je connais chaque morceau et me souviens de chaque moment desquels sont extraits les morceaux de l'OST. Une obsession ou un hasard de ma part? Une folie? Possible, mais il est de ces animés dont je suis complètement imprégné, dont la musique ne peut me quitter et dont certains morceaux (comme la petite bande son avant un combat) sont des thèmes de motivation dans la vie réelle. Il n'y a que deux animés qui m'ont fait donné cet aspect intrusif, celui ci et Clannad (dans un genre très différent).
Que dire du scénario? Plus torturé que cela, cela n'existe pas. Soyons clair, l'intelligence mise dans l'écriture n'a pas eu beaucoup de rivale dans le monde des animés de méchas. Rahxephon s'y est essayé, sans égaler le génie d'Evangelion. Le fait qu'il faille passer un temps monstrueux pour appréhender l'essence de la série indique la complexité de l'ensemble. C'est impressionnant de référence mythologique, parfois presque crédibles même dans la dystopie que représente l'histoire. Car Evangelion a un côté plausible, même s'il est complètement improbable en même temps. Mais la psychologie tout le long fait que l'on fusionne son esprit dans l'histoire. Chaque personnage, de Rei à Asuka, en passant par Misato, représente une facette d'un monde dérivant dans le désespoir et cherchant une main tendue pour ne pas couler.
Shinji, lui, va devoir accepter son destin et qui il est. Evangelion est le shonen typique, mais avec un goût de psychanalyse profonde, d'introspection et de douleur. Dans le genre, il est plus que brillant et ne laisse pas indemne la personne qui voit l'anime. Tellement complexe que son auteur a du simplifier l'animé. C'était du jamais vu. Et quand bien même il provoqua certains tollés à l'époque, dans l'Histoire il reste un animé exceptionnel sur l'aspect scénaristique. Il m'a fallu tellement longtemps pour approcher l'essence de l'anime... que je ne m'étais pas rendu compte qu'il avait fait de moi un otaku, quelqu'un qui aimerait l'animation japonaise en vost, loin des versions censurées. Cowboy Beebop a suivi Evangelion dans ma vie, j'ai eu beaucoup de chance à cette époque. Je ne l'ai pas compris tout de suite, mais j'avais eu la chance de voir deux des plus grandes merveilles de l'animation grâce à Canal+. Alors au détracteurs (massey ferguson) qui diraient que c'est de la masturbation intellectuelle, je dirais que oui, ils ont raison. Mais juste parce que c'est ce qu'ils veulent y voir. Chacun voit ce qu'il veut dans quelque chose de complet.
Evangelion est une partie de ma vie. Il a influencé tellement de choses pour moi, mais ce serait réducteur de ne le considérer que de ma personne. Evangelion est l'animé de "mecha" qui a tout changé. Certes il y en avait d'autres, des Mazinger et autres, mais Evangelion, avec ses 26 épisodes a tout changé. Il y a eu des après Evangelion, des bons mêmes comme Rahxephon ou Eureka7, mais aucun n'arriverait jamais à la cheville de la série originelle. Pas même les films refait bien après la série.
Ce n'est même pas ma madeleine de Proust qui est plus Ufo Grendizer (j'étais tout pitit mais je m'en souviens) ou encore Saint Seya. Mais une chose est sûre, regarder Evangelion a été un choix et de là à découler beaucoup de choses. Probablement que l'on a tous une oeuvre qui influence comme ça, à chaque décennie dans nos vies. C'est ce que je crois, et encore aujourd'hui, elle est ma série préféré dans son genre, et le pire, c'est qu'elle le restera toujours. Mon téléphone mobile est d'ailleurs un modèle limité d'Oppo, l'ace 2 evangelion edition.
P.S: je n'arrive pas à écrire une critique sur cet anime, ça fait des années que j'essaye et c'est la chose la moins pire que j'ai pu sortir. Je ne peux pas être objectif, désolé si cette critique vous paraît méga subjective et peu intéressante.
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Créée
le 10 avr. 2020
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