Vide et mirages
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
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le 4 sept. 2013
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Pour être honnête Evangelion m'a laissé un gout amer dans la bouche.
J'avais beaucoup d'attente envers cet anime considéré très largement comme culte et comme un incontournable pour qui s'intéressant un peu à la japanimation. Et bien que je puisse comprendre les raisons de son succès, j'avoue n'avoir pas vraiment réussi à avoir été convaincue.
Dès le début on commence la tête dans de le guidon, tout va assez vite, on peine à trouver ses repères. Pourquoi ? qui ? que ? quoi ? Sont un peu les mots qui ont guidés mon début de visionnage. Mais ce n'est pas grave, parce qu'on se dit que tout s'éclaircira petit à petit (Ce qui est à moitié vrai). Très vite les combats s'enchainent, avec un petit désintérêt pour ma part. Ayant un peu du mal avec le concept de robots géants qui se combattent. Mais aussi comme je l'ai dit plus tot, parce que le manque de contexte m'empêchait d'avoir un intérêt pour les enjeux. Alors que pourtant il faut dire qu'au niveau de la réalisation Evangelion ne manque pas de qualité. L'animation, les designs, la mise en scène, le rythme, tout est très bon, rien n'a mal vieilli. Même les épisodes sans actions arrivent à rester distrayant.
Non, moi ce qui m'intéressait en premier lieu, c'était le social, les différents personnages et leur dynamique. Et même de ce côté je dois dire que je suis mi-satisfait. Bien que tous les personnages aient leur moment de gloire et de faiblesse. Bien que l'auteur fasse l'effort de leur apporter une couche de profondeur. J'ai un sentiment d'inachevé avec eux, de frustration. Comme si Hideaki Anno, à vouloir faire de ses personnages "des formes", les avait dépersonnifié, déshumanisé. Un sentiment qui se renforce de plus en plus la fin se profilant. Atteignant son paroxysme dans le film "The End of Evangelion". Mais globalement j'aime quand même bien les personnages secondaires, et je note l'effort fait sur leur écriture. Bien que je garde un sentiment de froideur à leur égard du fait qu'ils ont cet aspect humain/inhumain.
Parlons maintenant un peu de la fin, ou plutôt des fins.
Je sais que c'est le sujet de controverse numéro 1 autour de l'oeuvre. Moi j'ai globalement trouvé que ça allait, que ça soit la fin de l'animé ou le film. Il y a une vraie volonté de raconter quelque chose, et ça se sent. Le propos prend des proportions métaphysiques et psychologiques assez grandes. On est pris dans une rafale de mise en scène toute plus abstraite et alambiqué les unes que les autres. Il y a un côté plaisant à ça, je l'avoue. Mais y a quand même certains gros défauts qui me dérangent. Vouloir raconter des choses c'est bien, mais c'est encore mieux quand ce n'est pas seulement des semi-raisonnement, semi-philosophique, d'une personne qui ne comprend que la moitié de ce dont il parle. Ça fait un peu branlette pour adolescent. On jongle entre des poncifs pseudo-philosophiques qui ne nous amène jamais très loin. Mais je crois savoir pourquoi ça donne cette impression. Je crois qu'Hideaki Anno a vraiment essayé de mettre toutes ses pensées, toutes ses idées, toutes ses réflexions dedans. Il a voulu frapper fort. Ce qui au final n'a fait que donner un rendu indigeste et peu rigoureux d'un point de vue intellectuel. Même si artistiquement ça reste plutôt réussi.
Bref voilà, j'ai dit ce que j'avais à dire sur l'oeuvre qu'est Evangelion. Je n'ai pas parlé des références Bibliques parce qu'en plus de ne pas y connaitre grand-chose, je ne pense pas que ça soit vraiment centrale au message d'Evangelion, j'ai plus vu ça comme un choix esthétique, qui rend bien.
Créée
le 23 mars 2024
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