Neon Genesis Evangelion
7.9
Neon Genesis Evangelion

Anime (mangas) TV Tokyo (1995)

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Environ 16 ans après le premier impact de la série au Japon, j'ai voulu découvrir ce qui est encore aujourd'hui considéré comme un précurseur en matière de mécha. Après avoir vu de très bonnes séries plus récentes telles que Code Geass, Full Metal Panic (en cours) ou même Blue Gender, inutile de dire que l'âge de la série risquait d'avoir des chances de me rebuter.
Ce ne fut pourtant pas le cas. J'ai la peau dure.

Mais non, en fait. Ce n'est pas pour ça que j'ai fini par apprécier Evangelion. D'ailleurs, j'ai passé cinq bonnes minutes à me demander si j'avais aimé ou non la série, déboussolé par l'une des fins les plus étranges et les plus frustrantes qu'il m'ait été donné de voir dans une série d'animation, et réalisant que j'étais tombé sur quelque chose d'un peu plus profond qu'une série avec des combats de robots et des lolitas en combinaisons moulantes. Une heure plus tard, j'écrivais cette phrase.

En réalité, si les premiers épisodes se contentent de mettre en scène de façon particulièrement grossière des adolescents aux commandes de véritables Béhémoths de guerre, les suivants finissent par former une sorte de psychanalyse télévisée pour petits et grands. Tout le monde y passe, y compris les moins jeunes aux complexes œdipiens.

Les personnages... parlons-en. Ils sont la principale raison de l'échec de ma précédente tentative de regarder Evangelion, il y a de cela quelques mois, ainsi que mon précédent classement de la série dans la catégorie « animé pour crétin de 12 ans rempli de niaiseries ».
En effet, on trouve dans les premiers épisodes à peu près toutes les situations que j'abhorre : l'être élu de 14 ans, rebelle et atteint de débilité profonde, qui passe son temps à pleurnicher et à crier en fermant les yeux et en baissant la tête. De plus, les derniers vestiges de l'Humanité ont spécifiquement besoin de ce genre de spécimens pour piloter des engins dont le coût de construction astronomique dépasse l'entendement. Engins que ces petits chérubins ont le bon goût de réduire en miettes quasiment à chaque épisode. Si les personnages immatures, qui agissent toujours de la pire façon possible, vous sortent par le nez, inutile de préciser que vous allez souffrir. Rassurez-vous : ça vaut la peine de s'obstiner.

Car à mesure que la série change de ton, l'histoire, les regrets et les secrets des principaux protagonistes sont passés au crible. Shinji donne toujours envie d'être secoué, Asuka reste une pétasse insupportable et Rei peine toujours à devenir intéressante et garde son allure déconnectée. Malgré cela, grâce à la nouvelle tournure du scénario, les personnages gagnent une énorme crédibilité et on commence à comprendre les raisons de leur comportement et de leur présence, ainsi que les motivations des auteurs.

On commence aussi par arrêter de couper le son de manière intempestive (en ce qui me concerne, c'était devenu un réflexe conditionné à chaque apparition d'Asuka à l'écran – je t'en foutrais du « baka » !).
On se rend également compte que le symbolisme judéo-chrétien ainsi que les combats de robots, aussi sanglants soient-ils, servent finalement de cadre aux nombreux doutes et troubles propres à l'adolescence.

En somme, Neon Genesis Evangelion est selon moi une excellente série et pour laquelle je ne regrette absolument pas d'avoir persévéré au-delà des premiers épisodes.
Makks
8
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Créée

le 20 août 2011

Critique lue 1.2K fois

4 j'aime

Makks

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