Nerdz, c’est un peu comme si tu enfermais une bande de geeks dans un appartement avec un budget minuscule, une caméra DV qui grésille un peu, et des références pop culture à n’en plus finir. Le résultat ? Une série qui sent bon les soirées pizza devant la console, les blagues de niche que seuls les nerds authentiques peuvent comprendre, et une ambiance de colocation où tout le monde semble coincé dans une partie interminable de Mario Kart… avec les tensions en prime.
L’histoire, si on peut vraiment parler d’histoire, tourne autour de Darkangel64 (aka Dark), un type qui passe ses journées à jouer à des jeux vidéo dans son canapé en robe de chambre, le tout en faisant de son mieux pour éviter de sortir de son cocon d’otaku ultime. Autour de lui gravitent ses colocataires, des personnages tous plus déjantés les uns que les autres : Caroline, la gothique sarcastique, Régis-Robert, le coloc un peu simplet mais attachant, et Jérôme, le voisin envahissant qui n’a pas vraiment été invité mais qui finit toujours par squatter. Bref, une joyeuse bande de marginaux qui essaient de naviguer dans le chaos de leur vie quotidienne… ou plutôt, qui essaient surtout d’éviter d’y faire face.
Le charme de Nerdz, c’est sa capacité à capturer l’essence même de la vie de geek, version brute et sans fioritures. Les épisodes, courts et souvent absurdes, sont truffés de références à la culture pop, des jeux vidéo aux films cultes en passant par les animes, et si tu es toi-même un nerd, chaque épisode te fait l’effet d’un petit clin d’œil complice. C’est comme si la série parlait directement à toi, te disant : "On sait que tu as passé des heures devant ta console, et c’est ok."
L’humour de Nerdz repose principalement sur l’absurde, avec des situations complètement déconnectées du monde réel. On y trouve des scènes où les personnages passent dix minutes à débattre sur des sujets aussi cruciaux que le meilleur niveau dans Zelda, ou des moments où Régis-Robert essaie de comprendre la vie à travers des jeux vidéo… avec, bien sûr, des résultats désastreux. Les dialogues sont souvent piqués de punchlines qui pourraient devenir des mèmes (et qui l’ont probablement été à l’époque), et la série ne prend jamais rien au sérieux, ce qui la rend aussi attachante que déjantée.
Visuellement, Nerdz n’a pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais c’est justement ce qui fait son charme. Le décor est minimaliste : un appartement aux couleurs déprimantes, des accessoires de geek éparpillés ici et là, et des figurines qui semblent avoir pris le contrôle de la déco. Ce côté cheap est assumé à fond et correspond parfaitement à l’esprit de la série : c’est fauché, mais c’est fait avec amour et passion. Et surtout, c’est honnête. On n’essaie pas de te vendre un rêve hollywoodien ici, juste une plongée dans un univers de nerds aussi bancal qu’amusant.
Côté personnages, c’est un festival de caricatures bien senties. Dark est le stéréotype ultime du gamer qui refuse de grandir, toujours en train de fuir la réalité avec une manette dans les mains. Caroline, avec son look gothique et son attitude blasée, apporte une touche de cynisme nécessaire pour contraster avec l’optimisme naïf de Régis-Robert, qui, soyons honnêtes, est l’âme innocente de la série. Et puis, il y a Jérôme, l’électron libre qui débarque sans prévenir et qui te fais te dire : "On connaît tous un Jérôme." Ensemble, ils forment un quatuor dysfonctionnel mais étrangement touchant.
Le vrai point fort de Nerdz, c’est son esprit DIY (Do It Yourself) qui transpire à chaque scène. C’est clairement une série faite par des nerds, pour des nerds, et ça se sent. Il y a une authenticité dans le ton, dans les dialogues, et dans les références, qui fait que même si tu sais que la série est fauchée, tu restes accroché parce que, d’une manière ou d’une autre, elle te parle. Tu te retrouves à rire de blagues qui te rappellent des discussions que tu as déjà eues avec tes potes après une session de gaming nocturne, et c’est là que réside tout le charme.
Mais malgré tout, Nerdz a aussi ses faiblesses. L’humour absurde, bien que souvent efficace, peut parfois tourner en rond. Certaines situations sont répétitives, et il n’est pas rare de se dire que l’épisode aurait pu être un peu plus punchy. On est dans une sorte de boucle où les personnages ne semblent jamais vraiment évoluer, et si ça fait partie de l’esprit de la série, cela peut aussi fatiguer sur le long terme. Le côté minimaliste, bien que charmant, peut parfois donner l’impression d’être coincé dans une sitcom à petit budget qui manque d’ambition.
En résumé, Nerdz est une série qui s’assume pleinement dans son côté geek, absurde, et fauché. C’est un concentré de culture pop, de blagues entre gamers, et de situations ridicules qui te font sourire même quand elles frôlent l’incohérence totale. Si tu es un nerd dans l’âme, tu trouveras probablement en Nerdz une petite pépite de nostalgie, un hommage à ces moments où la seule chose qui comptait, c’était de finir un niveau ou de trouver une référence obscure dans un jeu. Mais si tu cherches une série avec des intrigues complexes et des personnages qui évoluent… eh bien, reste sur Zelda.