Zooey, je t'aime bien. Je t'aime beaucoup même. Quand je t'ai découverte en 2004 dans All the Real Girls, je suis tombé amoureux de toi malgré ton look de second rôle sorti de Dawson. Je serais totalement parti avec toi à Madagascar à la place de Martin Freeman dans H2G2. En 2007, tu prouvais tes talents décalés d'actrice et de chanteuse à la fois dans un pur produit indé labellisé Sundance (The Go-Getter) et dans une production de studio conçue pour les jeunots (Bridge of Terabithia). J'étais tout fou la même année quand tu faisais une petite apparition dans The Assassination of Jesse James. Grace à toi, je suis allé voir un film avec Jim Carrey des années 2000, et même si ce n'était pas transcendant, j'ai quand même apprécié. Je t'ai même pardonné de jouer sans conviction dans cette daube de Shyamallow où des fougères poussent les humains au suicide. Et puis en 2009 je suis retombé une nouvelle fois amoureux de toi dans 500 Days of Summer, où, après Gigantic, tu parachevais ton personnage de jeune femme loufoque, décalée, et encore plus adorable qu'une boîte remplie de chatons. Je t'ai même défendue quand le film faisait de toi une garce finie, arguant que c'était Joseph-Gordon Lewitt le con en fait. Tu as explosé ma libido en jouant avec Emily Mortimer, Rashida Jones et Elizabeth Banks dans Our Idiot Brother. Et même si Your Highness est vraiment moyen, je ne peux pas t'en vouloir car tu t'y tapes James Franco.
Zooey, je n'aurai de cesse de défendre tes compétences d'actrice, même si pour le moment tes choix de carrière tendent à t'enfermer dans un personnage dont tu ne pourras certainement jamais sortir. Tu es plutôt convaincante à la télévision, en tête d'affiche dans Tin Man, ou en second rôle dans Weeds, voire même quand tu fais une apparition dans Bones pour montrer au monde la puissance féminine de la lignée Deschanel. En plus de cela, tu peux te vanter d'être une excellente chanteuse grâce à ta voix exceptionnelle.
Zooey, pour toi je vendrais mon corps à Dan Harmon pour qu'il t'écrive le rôle de la colocataire d'Annie dans Community. Alors pourquoi, oh pourquoi, as-tu accepté d'être la tête d'affiche de cette nouvelle série ? N'as-tu pas vu le casting bovin qui t'accompagnes ? N'as-tu pas lu l'écriture fainéante qui capitalise à fond sur tes bouffonneries et ton capital sympathie pour espérer séduire les nigauds amoureux de toi ? Je suis prêt à accepter beaucoup de choses par amour, mais pas celle-là. Chaque fois que tu parles, je suis parcouru d'un frisson de honte, à chaque gag le manque de rires pré-enregistrés se fait cruellement ressentir, et chaque ligne de dialogue est l'occasion de faire passer Le Destin de Lisa pour une série HBO à côté. Je suis désolé pour toi, car j'ai du mal à croire que tu ne savais pas dans quoi tu t'engageais, alors que tu es productrice du show. Au bout de trois épisodes construits de la même manière et où finalement il se passe toujours la même chose, dans des décors différents, je salue la clairvoyance de Damon Wayans Jr. (qui a hérité du talent comique de son papa) d'être parti et je compte bien en faire de même si tu continues sur cette voie.
Zooey, je t'aime toujours, mais tu imagines bien qu'il nous faudra un peu de temps pour recoller les morceaux après cette déception. Mais je vais quand même te donner quelques points, parce que tu es drôle et adorable, et qu'en regardant ta série en coupant le son, en mettant un de tes cds par-dessus et en fermant les yeux chaque fois que les faces de loutres qui te servent de collègues apparaissent à l'écran, ça passe. Et je veux aussi te laisser le bénéfice du doute, même si de ce côté-là c'est mal barré (pour rappel, les très bons shows sont écourtés par la Fox, pas allongés). Bon courage Zooey, on se reverra au cinéma, bisous.