Nicky Larson
7.3
Nicky Larson

Anime (mangas) YTV (JP) (1987)

Quand l’action explosive et le gag graveleux se croisent dans les rues tokyoïtes

Nicky Larson (ou City Hunter pour les puristes) est un pur concentré d’action des années 80, une série où les explosions, les fusillades et les coups de poing s’enchaînent à la vitesse d’un flingue bien huilé. Mais attention, ce n’est pas qu’une série d’action musclée : c’est aussi une comédie à l’humour décalé, souvent graveleux, où notre héros, Nicky Larson, alias Ryô Saeba, jongle entre son statut de nettoyeur professionnel ultra-compétent et celui de coureur de jupons obsessionnel... qui finit toujours par se prendre une massue de 100 tonnes sur la tête.


Ryô Saeba est l'incarnation parfaite du héros des années 80 : un détective privé, mercenaire à ses heures perdues, qui fait régner la justice avec une précision digne d’un sniper. Mais sous ses airs de super-héros badass, il y a un problème de taille : il est complètement obsédé par les femmes. Chaque mission devient une excuse pour flirter outrageusement avec toutes les jolies demoiselles qui croisent son chemin, même si, soyons honnêtes, il se prend plus souvent un coup de massue que des numéros de téléphone. Et c’est là tout le paradoxe du personnage : d’un côté, il est une légende dans l’ombre, capable de résoudre les affaires les plus dangereuses, et de l’autre, il se transforme en un cartoon ambulant dès qu’une belle fille entre dans la pièce.


C’est précisément cette dualité qui fait tout le sel de Nicky Larson. L’action est explosive, avec des scènes de combats ultra stylisées, des courses-poursuites à travers Tokyo et des missions d'infiltration où chaque balle tirée semble respecter une chorégraphie millimétrée. Ryô, toujours impeccable dans son rôle de nettoyeur, est capable de te démonter un gang entier sans se décoiffer. Mais au moment où tu penses qu’il va enchaîner avec une phrase cool de film noir… bam, il se transforme en un idiot libidineux, et l’humour burlesque prend le dessus.


Kaori, son acolyte et sœur de cœur (ou plutôt grande distributrice de massues), est là pour rétablir l’équilibre. Elle joue le rôle de l’éternelle garde-fou, prête à remettre Nicky à sa place dès qu’il franchit la ligne rouge du bon goût (ce qui arrive environ toutes les cinq minutes). Kaori est bien plus qu’une simple partenaire : elle est le cœur de la série, celle qui tempère l’attitude parfois insupportable de Ryô avec son sérieux et sa loyauté. Et bien sûr, leur relation complexe, faite de non-dits et de tensions amoureuses mal assumées, ajoute une profondeur inattendue à la série.


Visuellement, Nicky Larson est une véritable capsule temporelle des années 80. Les décors urbains de Tokyo, avec leurs néons criards, les ruelles sombres et les toits où se déroulent les confrontations les plus épiques, te plongent dans un univers où chaque coin de rue semble cacher un danger potentiel. Les scènes d’action sont parfaitement rythmées, et bien que l’animation soit parfois un peu rigide comparée aux standards d’aujourd’hui, elle dégage un charme rétro indéniable. Chaque coup de feu, chaque explosion est stylisée à l’extrême, comme dans les meilleurs films d’action de cette époque.


Et puis il y a cet humour, cet étrange mélange de slapstick et de situations absurdes qui donne à Nicky Larson une saveur unique. Les gags autour de l’obsession de Ryô pour les femmes sont omniprésents, parfois lourds, mais souvent hilarants. Chaque tentative de drague se termine généralement en désastre, souvent sous la forme d’une massue géante (sortie de nulle part) ou d’une réaction explosive de Kaori. C’est un peu comme si James Bond avait été recasté par Tex Avery : tu as toute la classe de l’agent secret, mais avec un penchant pour l’auto-sabotage comique.


Les intrigues de chaque épisode sont variées, et même si la formule peut sembler répétitive — un client en danger, une mission à remplir, et un Ryô qui fait tout pour rester professionnel… jusqu'à ce qu'une jolie femme apparaisse — il y a une vraie tension dramatique dans certaines histoires. Derrière l’humour et les gags, la série sait aussi aborder des thèmes plus sérieux, comme la solitude, le deuil, et la justice. Certains épisodes sont étonnamment touchants, ce qui montre que Nicky Larson n’est pas juste une série d’action déjantée, mais qu’elle possède aussi une profondeur émotionnelle qui peut prendre le spectateur par surprise.


La musique, quant à elle, est typiquement 80’s, avec des synthés et des guitares électriques qui accompagnent les scènes d’action de manière efficace. Le générique est particulièrement emblématique, avec cette mélodie entraînante qui te met immédiatement dans l’ambiance. Chaque morceau ajoute une couche de nostalgie à cette série, qui parvient à capturer l’essence d’une époque où tout semblait plus simple et où les héros portaient des vestes pastel tout en courant avec un revolver à la main.


En résumé, Nicky Larson est un joyau de l’animation japonaise des années 80, un savant mélange de comédie décalée, d’action explosive et de moments de tendresse inattendus. C’est une série qui ne se prend jamais trop au sérieux, et qui sait alterner entre des scènes de fusillades dignes d’un film de Michael Bay et des séquences d’humour burlesque où la réalité semble plier sous le poids des massues géantes de Kaori. Si tu cherches une série qui te fait passer du rire à l’adrénaline en un clin d'œil, Nicky Larson est là pour te servir… avec un sourire charmeur et un flingue bien chargé.

CinephageAiguise
8

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Créée

le 10 oct. 2024

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