Je vais vous faire une confidence, je kiffe (-ais maintenant, ça fait quand même 50 chapitres que c'est de la merde) le manga Nisekoi. Son abus dans les réactions, ses personnages absolument inconscients alors que tout est écrit devant eux,… L’ensemble est tellement peu crédible qu’au final on s’en fout presque de l’histoire d’amour, on veut voir les facéties de ce groupe d’ado qui commence à voir leurs premiers poils pubiens. Donc oui j’aime beaucoup le manga et je voulais le dire avant de commencer.
Donc Nisekoi est une adaptation directe, et je dirai même bête et méchante, du manga éponyme. On reprend les mêmes et on recommence. Sauf que plusieurs choses interpellent. Tout d’abord le studio, Shaft, et encore plus le réalisateur, Shinbo. Sauf que Shinbo j’aimais énormément au début mais là je commence à m’en lasser sérieusement, son sens de la mise en scène peinant à se renouveler. Aussi fus-je surpris de voir que Nisekoi usait finalement relativement peu des éléments propres à la réalisation du monsieur même si on sait qui est en charge de l’animé.
Reprenons dans l’ordre, Nisekoi est une bête histoire d’amour ou plutôt de recherche d’amour. Ici c’est un peu Fort Boyard, tout le monde se précipite pour trouver la clé qui va ouvrir le réceptacle du héros… Sauf qu’en fait personne n’est pressé. Non bien sûr ça raccourcirait l’intrigue, quel intérêt ? Mais qu’on soit clair, je ne reproche pas grand-chose au scénario. Les scènes s’enchainent assez bien, c’est le côté poussif des rencontres que je trouve mal amené par contre. A un moment on sentait que le manga, car ça reste une adaptation, battait de l’aile. Donc il fallait un nouveau personnage. Bingo comme par magie on nous sort ce nouveau personnage. Dans l’animé c’est la même chose. En dehors de ça, peu de choses à signaler… Ah si. C’est très con. Non mais vraiment hein, c’est très très con. Les personnages sont tous débiles d’un point de vue sentimental et les relations n’avancent jamais. On termine l’animé avec l’impression que le chemin parcouru depuis le 1er épisode n’a servi à rien.
A quoi ont servi les nouvelles prétendantes ? A rien. A quoi ont servi ces situations ? A rien. Dès l’épisode 2 tout était parfaitement en place et on savait pertinemment comment cela allait se terminer, mais il reste malgré tout un gout amer dans la bouche. A quoi bon ? Je crois que c’est la pire impression qu’on puisse avoir au final. L’animé est vain et ne sert strictement à rien.
Une adaptation est censée apporter quelque chose, un regard différent et ce souvent au grand dam des puristes. Je ne juge que très rarement selon les deux supports, par exemple je trouve que l’animé Tsukihime est mauvais, pas parce qu’il adapte mal le manga ou le VN mais parce qu’il se complait dans une espèce de Slice of Life inutile qui scie l’histoire au final.
Donc le manga et l’animé sont deux œuvres différentes. Ici ce n’est pas le cas, l’animé c’est le manga… animé. Plusieurs choses changent cependant, l’animé semble être plus conscient de ce qu’il est. Avec les cartons pour exagérer les expressions ou les crachats, on a l’impression d’assister à une pièce de théâtre. Cela atténue donc la débilité des situations mais globalement ces dernières sont rendues encore plus idiotes par leur longueur. Sauf qu’il est là le problème. Dans le manga, on regarde des cases qui sont parfois sans transitions et les cases où on voit la réaction embarrassée de la fille nous passent tout juste sous les yeux. Ici c’est comme le manga sauf qu’il faut animer entre les cases, donc c’est poussif et les réactions sont justes immondes de niaiserie. On passe 3 secondes où la fille rougit jusqu’aux oreilles avec des étoiles dans le fond pour bien nous faire comprendre au cas où on serait trop con.
Et c’est là que rentrent en compte les autres points. On a déjà vu tous ces personnages, on les connait, on a déjà vu toutes ces situations, sous un autre angle certes mais, on les connait. La mise en scène ne rajoute absolument rien, si ce n’est une espèce de complaisance de Shaft dans ce qu’ils font, et les ralentis où Chitoge balance sa tête en arrière faisant voler ses cheveux au vent devient ridicule à force (ça commençait vraiment à l’être dans Madoka déjà). La musique est aussi extrêmement classique et… Vous savez il est là le point faible. C’est fade. C’est classique au possible, on sait comment chaque séquence va se terminer avant même qu’elle n’ait commencée. Jamais l’animé surprend ou ne sort un quelconque trait de génie. On se retrouve juste à regarder quelque chose qu’on connait et qu’on a déjà vu, mieux fait, un million de fois avant.
Nisekoi n’est pas un échec total, il peut faire sourire et témoigne d’une bonne humeur permanente tout à fait sympathique. Mais voilà, il s’arrête là. Ceux qui lisent le manga y verront une adaptation bête et méchante de ce qu’ils connaissent déjà et ceux qui ne connaissent pas y verront un autre animé d’amour sans saveur, sans passion. On est face à un animé de « commande », celui sur lequel le réalisateur et les directeurs d’animation ne prennent aucun plaisir. C’est plat, creux et inintéressant. Comme quoi une trop bonne adaptation ne donne pas forcément quelque chose de bon.
Ma vraie note serait 6+ mais je ne peux me résigner à vous le conseiller.