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il y a 1 jour
Prix de la meilleure série au festival de La Rochelle
Fidèle à son écriture sobre et minutieuse prenant source dans un geste d’humanité profonde, Philippe Faucon livre avec sa série Nismet (4 épisodes de 40′) un bouleversant hommage aux vies opprimées et obscures.
Philippe Faucon, c’est un peu le Patrick Chamoiseau du cinéma qui fait entendre avec son style inimitable tous les états poétiques et épiphanies minuscules des existences accablées, lésées et éteintes vouées à l’effacement ou à l’invisibilité.
S’inspirant d’une histoire vraie, celle de la jeune Nismet vivant entre un beau-père violent abuseur et sa mère soumise et dépressive, la série tient cette gageure de se hisser à la noblesse d’un portrait tissé dans le sang du cœur d’une jeune femme de 16 ans tentant de ne pas répéter le destin de femme bafouée et asservie que fut sa mère.
Avec tact, une lenteur que certains pourraient penser désuète et surtout une bonté attentive, Faucon déploie un récit de plus en plus prenant et tendu, bouleversant de justesse et d’empathie pour Nismet et sa mère. Derrière la minutie des plans fixes et la simplicité délicate de l’écriture se dessine pourtant le roman tragique et lumineux de toutes les vies blessées et anonymées de ces immigrés dont le réalisateur se fait l’emblème.
Et c’est là la grâce de Nismet : nous embarquer avec les seuls moyens ténus de la description sincère vissée au plus près des acteurs-personnages, faire entendre leur voix si peu usuelle et si peu entendue dans le tissu de la vie narrative et forcément dans le tissu du réel politique, la voix d’acteurs professionnels qui jouent dans une tonalité à contre-jeu (Bressonienne) ou de non-professionnels remarquables par leur ton si peu habituel, déroutant et pur.
L’ensemble, ce (non)-jeu comme asthénique ou démodé, tellement intime provoque des effets vertueux, cette mélodie à timbre bas (fatigué de toute la fatigue du monde) arrive par la beauté de sa délivrance à captiver et troubler, à faire trace.
Nismet c’est le récit de vies prises en otage par la violence des déterminismes sociaux et l’affaissement des énergies intimes, de vies honteuses et dévitalisées dont peu se font l’écho.
C’est surtout le geste d’un réalisateur qui croit aux repères de bonté et de justice et dont l’œuvre fait grâce et miséricorde.
Pour lire plus, c'est par ici : https://www.lemagducine.fr/critiques-series/nismet-serie-arte-avis-10074563/
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il y a 4 jours
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