Noir
7
Noir

Anime (mangas) TV Tokyo (2001)

Quand 2 tueuses silencieuses détruisent des organisations secrètes

Noir, diffusée sur TV Tokyo en 2001, c’est l’histoire de deux tueuses à gages qui naviguent dans un monde d’ombre et de mystères, avec une bonne dose de guns et une absence totale de sourires. Dans un Paris baigné de soleil (mais étrangement désert), Mireille Bouquet, tueuse à gages professionnelle, et Kirika Yuumura, une adolescente amnésique avec des réflexes de super-assassin, partent en quête de leur passé et de leur futur en tant que duo létal. Imaginez La Femme Nikita mélangée à Amélie Poulain, mais en version sombre, silencieuse, et sans les moments de tendresse.


Le point fort de Noir, c’est son atmosphère. Chaque épisode ressemble à un film noir stylisé où tout est silencieux, même les explosions. On est plongés dans un monde où l’action et l’élégance se marient parfaitement : Mireille et Kirika enchaînent les missions, les balles fusent, et tout est chorégraphié comme une danse mortelle. Mais attention, ici, pas de répliques cultes ou de punchlines épiques. Les dialogues sont rares et les mots mesurés, comme si chaque mot coûtait aussi cher qu’une balle.


L’intrigue suit nos deux héroïnes dans une quête pour découvrir la vérité sur une organisation secrète appelée "Les Soldats", qui semble avoir un lien avec le passé mystérieux de Kirika. Le problème ? Cette organisation ne fait jamais rien d’évident, et chaque indice est aussi cryptique que possible. En gros, si vous aimez les histoires qui avancent par révélations, sachez que Noir préfère les énigmes sans fin et les regards intenses sous la lumière tamisée. Chaque épisode laisse des miettes d’information, mais jamais assez pour qu’on comprenne complètement où l’on va. C’est un peu comme suivre une carte au trésor où tous les chemins mènent à une impasse, mais avec classe.


Les deux héroïnes forment un duo détonant : Mireille est la Française au sang froid, professionnelle et mystérieuse, qui pourrait traverser une fusillade sans perdre son chignon. Kirika, de son côté, est une énigme ambulante, capable de tuer des ennemis sans sourciller, mais incapable de se rappeler ce qu’elle a mangé la veille. Cette dynamique de mentor/élève aurait pu être l’occasion d’un peu d’humour ou de légèreté, mais non : chaque scène entre elles est un exercice de tension silencieuse et de regards furtifs. À croire que même sourire est une mission à haut risque.


Les scènes d’action, quant à elles, sont soignées et stylisées à l’extrême. Les fusillades sont chorégraphiées comme des ballets, avec une précision et une lenteur presque poétiques. Le choix de garder les scènes d’action silencieuses, souvent sans fond musical, renforce le côté dramatique et solennel de la série. Il n’y a pas de course effrénée ou de cris de panique : ici, même la mort est élégante et mesurée. Si vous aimez les séries où l’action fait plus de bruit que le scénario, vous serez peut-être déconcerté. Ici, chaque tir de pistolet est réfléchi, chaque coup est calculé, et tout est traité avec une minutie qui confère aux combats une atmosphère étrange, presque sereine.


Le style visuel est, sans surprise, très "noir" : des ruelles sombres, des églises abandonnées, et des décors européens qui donnent un cachet particulier à la série. Paris, bien qu’étrangement vide, est dépeint comme une ville de secrets et de mystères, où chaque coin de rue semble cacher un complot ou un souvenir oublié. Les couleurs sont froides et les visuels tranchants, ajoutant à l’ambiance mystérieuse et quelque peu étouffante de la série.


Côté musique, Noir frappe fort avec une bande-son mémorable, signée Yuki Kajiura, qui accompagne les moments d’action et de contemplation avec des morceaux envoûtants, allant du chœur mystique aux mélodies instrumentales poignantes. La musique joue presque un rôle de personnage à part entière, ajoutant de l’émotion et de la profondeur là où les dialogues restent en retrait. Chaque scène semble amplifiée par cette bande-son qui apporte une dimension dramatique et épique à l’histoire.


Cependant, le rythme de la série peut être un peu lent pour certains. Les épisodes avancent parfois de manière contemplative, et l’intrigue se dévoile goutte à goutte, comme si elle jouait à cache-cache avec le spectateur. Noir est une série qui se savoure lentement, mais si vous espérez une montée en puissance et des révélations constantes, vous risquez de trouver le temps long. On a parfois l’impression que l’histoire tourne en rond, répétant les mêmes mystères sans jamais vraiment avancer. C’est comme suivre un puzzle où chaque pièce semble identique, avec juste une couleur légèrement différente.


En résumé, Noir est une série pour ceux qui aiment les ambiances sombres, les héroïnes taciturnes, et les intrigues qui se dévoilent lentement, comme une fumée épaisse qui ne se dissipe jamais vraiment. C’est un mélange de beauté visuelle, d’action stylisée et de mystère insondable, où chaque coup de feu est une œuvre d’art silencieuse. Mais si vous cherchez du rythme, des révélations rapides ou des personnages expressifs, passez votre chemin : Noir préfère le suspense contenu et le drame élégamment étouffé. Pour les amateurs de drames introspectifs avec une touche de mystique, Noir est une plongée fascinante dans un monde de secrets… aussi beau qu’inaccessible.

CinephageAiguise
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2001

Créée

le 6 nov. 2024

D'autres avis sur Noir

Noir
Ryo_Saeba
7

Critique de Noir par Ryo_Saeba

Voici donc Noir, la série dont on a tant parlé et qui s'est imposée comme une série animée majeure de ses dernières années. Alors qu'est-ce qui différencie vraiment Noir des autres séries ? Tout...

le 3 oct. 2010

4 j'aime

Noir
Dworkin
8

Noir...

Il est dur de dire pourquoi j'ai aimé Noir. J'ai vu la série il y a plus de 10 ans, et à l'époque, j'avais été complètement charmé par l'univers. Les personnages avec leurs corps qui ont l'air...

le 6 août 2014

3 j'aime

1

Noir
Khaali
3

Critique de Noir par Khaali

Série très esthétisante, avec un graphisme superbe, une musique sophistiquée et un soin des détails et des cadrages remarquable, elle mérite pour cela un coup d'oeil. Les scènes d'actions très...

le 11 oct. 2010

3 j'aime

Du même critique

Hippocrate
CinephageAiguise
8

Quand le stéthoscope pèse plus que l’épée et que la garde devient une épopée

Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...

le 8 nov. 2024

2 j'aime

Genèse - Superman, tome 1
CinephageAiguise
7

Superman en jean, mais pas encore en puissance

Genèse - Superman, tome 1, c’est un peu comme voir un super-héros au tout début de sa carrière, encore en rodage : prometteur, parfois maladroit, mais pas tout à fait à la hauteur de son S...

il y a 8 jours

1 j'aime

Who Is Erin Carter?
CinephageAiguise
5

Une question qu’on aurait aimé se poser moins longtemps

Who Is Erin Carter? démarre avec une promesse alléchante : un thriller mystérieux sur une femme à l’identité trouble, mêlant secrets du passé et actions musclées. Mais très vite, la série s’embourbe...

le 21 nov. 2024

1 j'aime