A la base je voulais appeler cette critique "can't live with or without you", comme la chanson de U2 mais je me suis dit roooooh c'est osé.
Le début du scénario de cette œuvre l'est tout autant, on entre dans le déjà vu, le kitsch léger où l'on assiste au début d'une histoire cachée entre une weirdo surdouée et un sportif timide dans le lycée d'une petite ville d'Irlande puis au Trinity college de Dublin.
L'esthétique nous indique déjà qu'il y a quelque chose de plus, avec des couleurs légères et une luminosité très douce, des gros plans sur des ados qui ressentent pour la première fois qu'il y a des sentiments beaucoup trop vertigineux pour les montrer au reste du monde.
Et c'est sûrement cet insondable et ce non-dit qui m'a fait regarder la saison 1 jusqu'au bout, vous vous retrouverez forcément dans l'histoire de Normal People, et surtout sur les détails les plus subtiles.
Elle m'a fait comprendre pourquoi on n'oublie jamais quelqu'un qu'on a aimé, pourquoi le temps d'un flashback on peut encore sentir le contact de ses mains sur notre peau, pourquoi on a tous une situation vers laquelle on voudrait revenir, et rien que le fait qu'elle ait existé nous fait encore frémir.
Et puis cette série prend une ampleur folle, elle passe d'une histoire sans réel avenir au lycée à une réelle dépendance entre les deux protagonistes. Ils savent tous les deux qu'ils n'ont qu'une seule personne sur terre qui peut leur faire ressentir ça même si elle est loin, même si elle est prise, même si elle n'y pense pas à ce moment T, ils s'appartiendront toujours.
Armez-vous d'empathie et commencez cette série, c'est comme ça que je l'ai savourée.