Orgueil et préjugés sauce germinal

Regardé un peu par hasard sans idée de ce dont il s’agissait parce que Netflix insistait avec force depuis un moment. Me voilà donc face à une jeune femme du sud agricole anglais devant suivre sa famille dans le nord ouvrier de l’Angleterre dans les années 1850. Là elle rencontre Mr Thornton, mélange de Colin Firth et Hugh Jackman, grand, riche chef d’usine (aristocratie locale), sombre, plein d’orgueil mais qui au fond, bien caché, a un petit cœur qui bas. Leur première rencontre commence mal, vu qu’elle le voit battre un ouvrier (oui mais c’est pas grave hein, il a une bonne raison après tout) et les deux semblent se détester. Très vite on se rend compte qu’on est face à un orgueil et préjugé épicé à la lutte ouvrière. Beaucoup des stéréotypes de personnages se retrouvent ainsi que des morceaux d’intrigues les quiproquos, le sauvetage de la vertu par le héros, jusqu’à la demande en mariage en plein milieu, que l’ont voit arriver à dix-milles lieus à la ronde. Pour rendre le tout un peu plus intéressant donc on nous parle de grève, d’ouvriers affamés et pour faire équilibre des problèmes financiers des patrons.

D’un point de vue réalisation ce n’est pas horrible mais certains passages m’ont donnés l’impression d’être trop courts et de s’enchainer sans trop de transition et la musique est vraiment trop présente. Assez des violons mince, je n'ai pas envie qu'on me dise quand pleurer !
D’un point de vue scénaristique aussi cela semble parfois trop rapide et survolé. Certains passage semblent sorti de nulle part et certains personnages pas développés, mention spécial à ce qui s’approcherait vaguement d’une concurrente qui apparaît dans deux scènes, ne prononce pas plus de deux mots et ne semble jamais vraiment intéresser le héros. L’histoire étant adapté d’un livre j’ai tendance à attribuer ce dernier défaut à une volonté de mettre ou de faire référence à tous les passages du livre, mais c’est maladroit et au final empêche de développer les passages qui eux le mériteraient au profit de chose qui ne servent à rien.

Après, sans être révolutionnaire dans son traitement du roman d’amour ou de la lutte des classes ça reste un téléfilm sympathique aux acteurs plutôt bons. La fin, l’inversion des rapports de force et le fait que le livre ai été écrit par une femme en 1855 et publié par Charles Dickens me font penser qu’à l’époque il a été conçu comme une relecture sociale et féministe du genre. Mais, si c’est le cas, l’adaptation perd complètement ce côté avant-gardiste et semble être une tentative de la BBC pour retrouver le succès de son Orgueil et préjugé de 1995. Néanmoins cela m’aura au moins rendu curieuse quant à l’œuvre original qu’il est fort possible que je lise sous-peu.