Quand la science-fiction fait un crash lunaire… mais avec style et un grand sourire idiot

Objectif Nul, c’est un peu comme si tu demandais à une bande de potes complètement déjantés de tourner une parodie de Star Trek… avec un budget qui ferait pâlir de jalousie une école maternelle en manque de feutres. Le résultat ? Une série où tout est volontairement bancal, des effets spéciaux en carton-pâte aux dialogues complètement absurdes, et pourtant, tu ne peux t’empêcher d’admirer l’audace de l’entreprise. Si l’objectif de la série est de viser "nul", c’est un crash maîtrisé et hilarant qui parvient à être aussi attachant que ridiculement mal fichu.

L’intrigue ? On suit l’équipage du vaisseau Le Liberté, une bande de bras cassés intergalactiques, qui, sous les ordres du capitaine Lamar, tente de survivre à des aventures spatiales où les risques sont aussi imprévisibles qu’un astéroïde en pâte à modeler. Mais oublie l’héroïsme habituel des space operas : ici, c’est la débrouille totale, et chaque mission tourne rapidement au désastre. C’est un peu comme si l’équipage de l’Enterprise avait échangé ses manuels de vol contre des sketches de Les Nuls (ce qui n’est pas loin de la vérité, en fait).

L’une des forces de Objectif Nul, c’est justement cette nonchalance affichée face au manque de moyens. Là où d’autres productions auraient essayé de masquer les défauts techniques, la série en fait un atout. Les décors en carton qui tremblent quand un acteur passe un peu trop près, les costumes qui semblent avoir été piqués dans une brocante de science-fiction des années 60, et les effets spéciaux dignes d’une console Atari : tout est assumé, et c’est ce qui rend le tout terriblement fun. C’est du mauvais goût… mais du mauvais goût qui s’assume et te fait rire.

Le vrai cœur de la série, ce sont les personnages, tous plus farfelus les uns que les autres. Le capitaine Lamar, qui se prend pour un héros mais qui ne comprend pas vraiment ce qui se passe autour de lui, incarne parfaitement cette parodie du leader charismatique de l’espace. Il pourrait être le Jean-Luc Picard de l’univers comique… s’il n’était pas aussi perdu que son équipage. La navigatrice Janine, le lieutenant Curtis, et l’androïde Valérie complètent ce casting de choc, avec des dialogues si absurdes que tu te demandes parfois s’ils n’improvisent pas totalement. Chacun apporte sa propre dose de non-sens, et les interactions entre eux sont de vrais moments de comédie.

Visuellement, la série n’a pas peur d’aller dans le kitsch complet. Les couleurs criardes, les boutons qui clignotent sans raison, les écrans d’ordinateurs en 8-bit… on a l’impression que tout a été fait pour rappeler que l’on est dans une parodie, dans un univers où rien ne doit vraiment être pris au sérieux. C’est presque du théâtre filmé, avec ce côté très "fait maison" qui donne tout son charme à la série. Et malgré tout, il y a une vraie créativité derrière cet apparent chaos. Les décors bricolés et les accessoires improbables parviennent à créer un univers où l’on croit que tout est possible, même l’impossible.

Le ton de la série est résolument absurde, oscillant entre non-sens total et humour parodique. Si tu es fan de Les Nuls, tu reconnaîtras immédiatement leur style inimitable : des blagues qui sortent de nulle part, des jeux de mots stupides, et un sens de l’humour qui ne craint ni la lourdeur ni l’auto-dérision. C’est une série où le ridicule est érigé en art, et où chaque épisode est une nouvelle excuse pour pousser le délire encore plus loin.

Cependant, Objectif Nul ne plaira pas à tout le monde. Si tu cherches une série de science-fiction bien ficelée avec une intrigue captivante… passe ton chemin. La série se complaît dans l’absurde et l’anarchie, et parfois, elle va si loin dans cette direction que tu risques de te demander où elle voulait en venir (spoiler : probablement nulle part). C’est une série qui assume totalement de ne pas avoir d’autre ambition que de te faire rire à grands coups de gags absurdes et de situations improbables.

En résumé, Objectif Nul est une parodie déjantée de space opera qui ne se prend jamais au sérieux, et c’est là tout son charme. Entre ses décors en carton, ses effets spéciaux volontairement ringards et ses personnages aussi perdus que son intrigue, elle t’embarque dans un délire total où l’humour prime sur tout le reste. C’est une série qui célèbre le non-sens avec un enthousiasme communicatif, et si tu acceptes de plonger dans cet univers où tout est volontairement nul… tu y trouveras un véritable petit bijou de comédie absurde.