Mini série pour fleuve d'émotions.
Olive Kitteridge vous fera voir votre prof de maths revêche du collège sous un autre jour, ce qui n'est pas le moindre de ses mérites : intransigeante permanente, ayatollah de la discipline et maniant l'ironie cassante avec tous ses semblables, elle ressemble en tout cas étrangement à une personne connue.
Modèle de mini série, format en vogue qui a l'habitude de me frustrer avec des ambitions trop souvent écrasées par son format justement. Rien de tout ça dans cette adaptation d'un livre d'Elizabeth Strout que j'ai très envie de découvrir, quand je fais d'habitude plutôt le chemin inverse.
On sent l'adaptation littéraire d'ailleurs, dans le très bon sens du terme : comme la lecture d'un très bon bouquin, il ne faut pas plus de quatre heures à Olive Kitteridge pour s'impliquer dans la vie de ses personnages, se projeter dans leur histoire, à tout moment accompagné par une narration dense jusque dans ses ellipses.
Comme un bon bouquin, la série prend soin de ses personnages et des moments clés d'une vie, dans la frustration de sa banalité, dans les regrets face aux occasions manquées pour toujours, dans les mises à l'épreuve du partenariat de couple. Mais en tant que fiction TV, Olive Kitteridge n'est pas en reste, solide combinaison d'une interprétation sans failles et d'une réalisation qui capte les moments de grâce toujours trop rares. Et captive durablement.
Frances McDormand est tout bonnement géniale, dans un rôle bien plus complexe qu'il n'y parait, peut être comme votre ancienne prof de maths. Que l'on vive dans un bled coincé de bord de mer ou pas, il y a un peu d'Olive en nous tous.