Du SFU en 4 épisodes

J'avais bien envie de me lancer dans cette mini-série car je suis toujours émerveillée par la présence de Frances McDormand. Pour le coup, j'ai été servi : c'est clairement son meilleur rôle.
Cette histoire est tirée d'un bouquin mais on dirait que le personnage d'Olive Kitteridge a été créé sur mesure pour elle.

Je pourrais parler longuement de ce personnage complexe, fascinant mais surtout marquant... Du genre au fer rouge, du genre SFU...

Pour faire court : Olive est une femme extrêmement forte en apparence mais il s'agit d'une carapace car elle est surtout dépressive (elle dit elle même que c'est une bonne chose car ça dénote l'intelligence), elle est mariée à un homme (le papa dans SFU) foncièrement bon. Un pharmacien toujours prêt à aider la veuve et l'orphelin alors qu'elle est "brut de décoffrage", incapable de faire semblant, de prendre des gants avec les autres, ce qui fait d'elle une personne plutôt mal vu par la société (qu'elle emmerde profondément). Elle est intransigeante avec son fils mais seulement par amour, pour lui donner la meilleure éducation possible, ce que ce dernier ne comprendra jamais car elle n'est pas capable de lui montrer plus simplement qu'elle l'aime.

A travers ces 4 épisodes, on est plongé et par moment noyé dans toutes les facettes d'Olive à travers plusieurs périodes de sa vie. Parfois de très mauvaise foi, égoïste et immature (la scène de la glace avec le petit m'a fait tellement rire ou encore la vengeance sur sa belle-fille), elle est aussi fragile, touchante et capable d'aider réellement les autres.
Olive est dépressive donc malheureuse, comme si les meilleurs moments de sa vie était derrière elle et qu'elle n'arrivait pas à en faire le deuil. Elle reste avec son mari par habitude, elle est d'ailleurs éprise d'un autre homme mais ça ne l’empêche pas d'être excessivement jalouse et possessive envers lui. Lui qui l'aime toujours et qui lui prouve à travers des cadeaux qui ont tendance à l'exaspérer.
Ce couple est comme Olive et comme toute la série : complexe, terriblement humain, marquant et d'une justesse incomparable... Je ne vais pas aller plus loin dans le déroulement des événements mais j'ai été émue du rire aux larmes.
Comme dans SFU, on traite des émotions, de la vie et de la mort avec brio (mon cocktail préféré).

Au niveau de la réalisation, c'est juste parfait (j'étais conquise dès le générique et la scène d'intro). Les plans, les couleurs et la BO sont magnifiques, empreints d'une certaine poésie qui m'a semblée unique.

Bref, je ne peux que recommander ce petit bijou qui devrait être vu par tous parce qu'il nous remet les pieds sur terre en nous bousculant, en nous rappelant la complexité, la dureté et la beauté de la vie, parce que le casting est parfait, que les acteurs sont transcendants et parce qu'il fait de l’œil à mon top 10 !

It baffles me, this world. I don't want to leave it yet.

Le générique avec la superbe musique de Carter Burwell :
https://www.youtube.com/watch?v=D5hXLfIkbVo