Pour commencer, je tiens à préciser que je n'ai jamais lu la BD dont est tirée la série, je ne ferai donc aucune comparaison avec celle-ci. Qui plus est, il s'agit là d'une première ébauche et cette critique et la note attribuée sont susceptibles d'évoluer avec les épisodes.
J'ai commencé à regarder Outcast un peu par hasard. Je cherchais une bonne série à regarder seul, et comme je suis passionné d'occultisme depuis de nombreuses années, mon choix s'est porté naturellement sur celle-ci.
Voilà quelques mois, j'avais découvert Constantine, avec Matt Ryan dans le rôle titre. Si les premiers épisodes s'étaient avérés plutôt divertissants, j'ai vite été ennuyé par les nombreux clichés qui émaillent la série, ainsi que par les possessions certes gores, mais peu effrayantes.
Outcast, c'est un peu le vent de fraîcheur (morbide) qui souffle sur le genre.
Tout d'abord, par ses personnages. Kyle Barnes, c'est un peu Monsieur Tout-le-Monde, le gars paumé qui ne comprend pas ce qui lui arrive, ce qu'on ne saurait lui reprocher et lui ajoute en crédibilité : son histoire est celle d'un homme tourmenté par la possession de ses proches, ballotté de droite et de gauche par les événements et qui finit par sombrer dans une profonde dépression. Le Révérend Anderson est un homme pieux et sûr du pouvoir de Dieu, débordé par ses tâches spirituelles, sans tomber dans le cliché du type désabusé et plus trop sûr de sa foi. Megan veut quant à elle jouer son rôle de femme, mère et "sœur" parfaite et tenter d'oublier une jeunesse traumatisante, où Kyle était son seul repère.
En fait, j'ai aimé les personnages humains, profonds et simples. Aucun d'entre eux n'est un héros, ni n'est doué d'une certaine compréhension des événements qui se déroulent. Tous évoluent dans le brouillard, à tâtons. La série prend donc son temps pour développer les personnages à une vitesse qui me paraît justifiée, ce qui augmente son réalisme.
Les scènes de possession, simples, paraissent particulièrement authentiques et sont ainsi plutôt angoissantes. Les jump scare, habituellement utilisés de manière ridicule dans les films et série du genre, sont peu nombreux et bien maîtrisés. Les acteurs, notamment le jeune Gabriel Bateman qui interprète Joshua Austin, maîtrisent bien leur rôle et sont bien dirigés, jouant sur des tics et des mouvements nerveux, secs, saccadés, pour instiller la peur.
Le scénario se mêle particulièrement bien à l'intrigue. Je n'ai jusqu'à présent déceler aucune faille scénaristique, aucune tentation malsaine à surprendre les gens avec des rebondissements de bas-étage.
Mon avis est donc très positif pour le moment, j'attribue à Outcast la note bien mérité de 9/10 ainsi que toute mon attention pour les épisodes à venir !