Dans le genre contigu de l’effroi et du surnaturel, Outcast s'est avéré intéressant sans être mirobolant. Initialement au moins, la série fleure bon L'Exorciste. Une référence qui s’impose à vrai dire d’elle-même après avoir vu le premier épisode. La série s’en détache néanmoins par la suite, et ce qui aurait pu n’être qu’un simple chasse aux « démons » se révèle un peu plus complexe... mais aussi très inégal.
La série voit, en fait, le très bon côtoyer le très mauvais. J’en veux par exemple la malaise que suscite la scène d’entrée, brillamment posé. Intervient rapidement non pas seulement un prêtre, mais un duo composé du Reverend Anderson et de Kyle Barnes, meurtri par la possession passée de ses proches. C’est avec un certain intérêt que le début de la série créé une dynamique entre ces deux personnages, tout en posant les bases de l'histoire (les possédés : comment, pourquoi...). Le scénario s’évertue en particulier à bâtir un mythe, celui de ce prêtre en croisade, pour mieux le remettre en doute au travers de Kyle, avant de le déconstruire complètement. Les interactions et les dialogues sonnent par moment très clichés – les exorcismes répétés à coup de poing dans la gueule laissent quand même songeur – mais dans l’ensemble l’idée tient bon.
Traditionnellement l’horreur tient bon grâce à l'inexplicable, au non-dit. Outcast, au contraire, propose en l’espace de huit épisodes seulement un mal mystérieux, des pouvoirs « magiques », un antagoniste, ainsi que son organisation… On sent que les scénaristes ont préparé une opposition, et qu’ils veulent rapidement en arriver là. Hélas, certains aspects s’en retrouvent complètement bâclés : personnages ratés (Aaron…) et scènes sans intérêt se multiplient à l’approche de la fin de saison, tout juste honnête. Au point que le phénomène de possession ne devient qu’un lointain paramètre dans une machination plus importante. En fait, au risque de sembler caricatural, Outcast se mue « dangereusement » en un Buffy contre les vampires - à l'inverse de l'excellent Strangers Things, par exemple.
La série, déjà renouvelée, s’en tire pas trop mal, et les remises en doute sont définitivement intéressantes, mais je crains qu’elle ne devienne rapidement un rien bateau, à l’image des Grimm et autres Once Upon a Time.
(Avis basé sur l'intégralité de la première saison.)