Le cadre de cette série a de quoi attiser la curiosité du spectateur. Dans la toundra sibérienne, les habitants d’un « Domepolis », une cité autonome au sein d’un dôme administrée par une Compagnie de chemin de fer aux méthodes autoritaires, décident de fuir la tutelle sous laquelle ils vivent et de partir en « Exode » pour atteindre un pays nommé « Yapan ». Le protagoniste, Gainer, aidé par un « spécialiste de l’Exode », parvient à s’emparer d’un super robot, un « Overman ».
C’est là l’autre aspect très curieux de la série : au-delà des « Silhouettes », des robots consistant en gros en de simples fusils sur pattes, dont le design est franchement médiocre, la série nous donne à voir des « Overmen » à l’esthétique difficilement oubliable. Ils ressemblent franchement à des bonhommes dans de gros pyjamas poches. Il y en a même un, dans un certain épisode, qui ressemble à un gros cochon. Ces méchas disposent d’Overskill, sortes de pouvoir individuels très variés (allant de la capacité à stopper le temps à celle de révéler les pensées des gens) à propos desquels la série ne daigne pas donner la moindre explication. Ajoutons à cela que l’animation des combats est souvent très réussie. L’épisode 14 mérite particulièrement d’être mentionné, tant son animation est fluide et riche de détails. La musique qui accompagne les combats, bien que parfois un peu répétitive, est plaisante et entraînante.
Les points positifs de la série s’arrêtent là. Malgré le caractère très sérieux de son intrigue, l’ambiance de la série est très légère, presque comique. Les épisodes, à quelques rares exceptions près, sont remplis de gags, qu’on aura du mal à trouver drôles. Ajoutons à cela le fait que bon nombre de ces épisodes ne nous donnent à voir qu’une énième escarmouche entre les protagonistes et les soldats de la Compagnie sibérienne qui les pourchasse. On s’ennuie assez rapidement, en ayant l’impression que chaque épisode, pris individuellement, n’apporte presque rien à l’intrigue, et constitue du quasi-remplissage. On se rend compte qu'il en est en fait ainsi de la quasi-totalité de la série, à l’exception des premiers épisodes, des épisodes 12-14, puis 20-26.
Il est très difficile de prendre au sérieux le moindre personnage, qui la série ne cherche ni à rendre subtils ni profonds, et qu'elle place sans cesse dans des situations ridicules. Cynthia est l’une des rares exceptions. Le protagoniste, Gainer, aurait largement eu de quoi être un personnage intéressant. La mort de ses parents est évoquée plusieurs fois dans la série, très brièvement, et sans parvenir à en tirer quelque chose de véritablement frappant. Gainer se dit, au début de la série, opposé à l’Exode, mais utilise malgré tout son Overman pour le mettre au service de ce mouvement. Au bout de quelques épisodes, il finit par dire qu’il n’est plus opposé à cet Exode, sans expliquer pourquoi.
De manière générale, la série présente cette tendance, très tominesque, à fournir aux spectateurs les éléments essentiels de l’intrigue d’une manière extrêmement elliptique, parfois à travers quelques lignes de dialogue qui ne sont plus jamais répétées par la suite. Le premier épisode est le plus emblématique d’une telle tendance, car c’est une véritable avalanche d’informations qui déferle sur le spectateur. Au sein de ce seul épisode, celui-ci découvre ce qu’est la vie dans un Domepolis, découvre le protagoniste, le voit se faire arrêter, puis s’échapper, puis s’emparer d’un mécha, puis permettre à l’entièreté de sa cité d’échapper aux autorités sibériennes.
Le ton de la série s’assombrit brusquement dans son dernier quart, sans pouvoir malgré tout s’empêcher de joncher l’ambiance apocalyptique qu’elle amène tout d’un coup de quelques gags sporadiques. Les derniers épisodes ne sont pas seulement médiocres, mais franchement ennuyeux. La série y développe tout d’un coup un grand nombre d’éléments qui n’ont été annoncés qu’au sein des seuls épisodes 12-13, et qui donnent l’impression qu’elle ne se soucie plus du moindre effort de justification ou de cohérence et qu’elle ne cherche qu’à faire ce qu’elle veut avec ses méchas. Le spectateur reste assez passif face à cet enjeu apocalyptique qui surgit tout d’un coup, qui se résout de la manière la moins originale possible, et qui le fait franchement s’interroger sur l’intérêt des 26 épisodes qu’il vient de regarder.