Oz
8.4
Oz

Série HBO (1997)

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OZ. The name on the street for the Oswald State Correctional Facility, Level 4.

C'est votre premier jour à Oz. Et avant de comprendre ce qu'il se passe, avant de mettre un nom sur un visage, avant même de dire le moindre mot, on vous enfonce un couteau de fortune dans le flanc droit.
C'est votre premier jour à Oz. Dehors, vous étiez un ténor du barreau à la vie de famille accomplie : ici, vous êtes juste le matelas du nazi en chef.
C'est votre premier jour à Oz. Vous observez vos « compadres », vous remarquez ce jeune italien, frondeur, insolent, mais pas résigné ; vous commencez à vous attacher.
Mais votre premier jour à Oz est aussi son dernier. Et quand son corps finit de se décomposer dans les flammes, vous vous dites que vous avez atterri dans un drôle d'endroit.

Pourquoi, en 1997, HBO, chaîne câblée américaine, se lance dans la série télévisée ? Et avec un synopsis aussi cru et osé ?
Pourquoi ? Aucune idée. Les mecs ont dû sentir un marché juteux. Ils avaient pas vraiment tort.
Ils auraient aussi pu prendre un sujet moins casse-gueule non ? Oh que oui. Ils auraient pu nous pondre une jolie petite histoire qui donnerait envie aux gamins des rues de devenir flic, médecin ou pompier (là y a quand même du boulot). Avec un héros simple, bon, identifié. Citoyen modèle. Quelques démons intérieurs bien sur, mais rien de bien méchant.
Qui n'a jamais violé personne. Qui n'a jamais tué personne. Qui n'a jamais déféqué sur personne. Qui n'a jamais crevé les yeux de personne. Et surtout, qui ne soit pas un handicapé moteur noir qui débite des inepties dans une cage en verre.

Oz est une série violente, « mature », trash. Un épisode de Oz ne laisse pas indiffèrent. Il choque, certes. Mais il donne aussi à réfléchir. Bien plus qu'à l'accoutumée devant un écran de TV. Il demande une implication, et émotionnelle, et intellectuelle. Et offre en retour la plus belle des gratifications.
Avoir l'impression de comprendre l'incompréhensible : la violence gratuite, la privation de liberté, le remord ou son absence, les discours d'Augustus Hill...

Un nouveau genre de séries TV est née avec Oz, et HBO s'empressera par la suite de lui faire plein de petites sœurs. Le bien et le mal se confondent, et le méchant le plus identifiable est paradoxalement celui qui a le plus de responsabilités : le Gouverneur, joué par un Zeljko Ivanek qui personnifie le rat comme jamais. Le casting était inconnu ou presque, et suite à l'arrêt de la série, aucun ne percera sur grand écran, malgré des performances tout bonnement remarquables.

Oz se termine amèrement, un peu à la va-vite : l'hécatombe finale emporte personnages haïs aussi bien qu'adulés, les nouvelles têtes sont à peine installées que le show s'achève. Les cellules vides laissent un étrange sentiment : celui d'avoir presque été un des ces hommes, d'avoir vécu entre ces murs. Et plus étrange encore : le sentiment d'en être plutôt fier.
lucasstagnette
9
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le 29 mai 2011

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Lucas Stagnette

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