La mort a petit feu
Quel dommage, cette série commençait tellement bien.J’étais très impatient de voir un point de vue autre que « dopesick » qui m’a scotché.La serie n’apporte rien de plus que dopesick, elle se veut...
le 20 août 2023
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Netflix, producteur par ailleurs du film Marchands de douleur (que je n'ai pas encore vu), semble avec Painkiller s'inscrire dans ce qui est en train de devenir un genre à part entière, inauguré par l'excellent Dopesick (Hulu) : les œuvres portant sur l'oxycodone, à l'origine des ravages causés par la diffusion des opioïdes aux États-Unis, se multiplient.
Ce qui est bien, assurément, mais ne va pas sans effet de redondance. Mais cette crise n'est pas terminée, loin de là. Dès lors ces œuvres sont-elles pédagogiques, dénonciatrices, désespérées ? À chacun de se faire son opinion, mais ce qui est certain, c'est que ce n'est camais guilleret.
Et que si l'interprète de Richard Sackler change d'une œuvre à l'autre, il est toujours à peu près dépeint de la même façon : un type affamé de fric, froid, sans affect. Avec une armée de sous-fifres prêts à le protéger, lui et son mode de vie luxueux.
Plutôt que de partir sur une analyse comparée, dont je serais du reste bien incapable (il faudrait voir tout cela à la suite), je vais me concentrer sur les qualités et les quelques défauts de la présente série.
Les personnages centraux sont :
La promesse de l'oxycodone : soulager les douleurs (kill the pain, quoi). Le mensonge de l'oxycodone : être moins addictif que les autres opioïdes, parce qu'il n'y a que deux prises par jour, toutes les douze heures.
Tous les éléments du discours marketing et les propos pseudo scientifiques auront bon être démontés un par un, le mal est fait. Certains patients en manque de prescription dévalisent les pharmacies ; l'usage d'oxycodone pilée, inhalée comme de la cocaïne, se répand. La résistance acquise face aux effets du traitement conduit à augmenter les doses, et les fameuses prises espacées de douze heures deviennent bientôt un argument risible, démenti par la réalité de l'addiction, violente.
Bref : les prescription drugs deviennent drugs, tout court.
Purdue explique que c'est la faute des addicts, pas du produit utilisé "normalement", comme il est prescrit.
Je ne poursuivrai pas le résumé, la série est courte donc je risque de tout raconter. Mais je dirais que je reste un peu sur ma faim.
Peut-être l'excès de séquences au montage hectic, sur fond de musique trépidante.
Peut-être l'impression de savoir à l'avance, dans beaucoup de situations, ce qui va se passer.
Peut-être simplement Painkiller souffre-t-il de la comparaison avec Dopesick, pain à surprendre, à prouver sa valeur ajoutée.
Peut-être est-ce simplement une série assez convenue, pas du tout désagréable mais dont la fin, faiblarde, illustre le peu d'enjeu de l'ensemble.
Créée
le 21 janv. 2024
Modifiée
le 21 janv. 2024
Critique lue 64 fois
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