L’une des forces de l’Amérique c’est de faire son auto critique à travers la fiction. Une psychanalyse géante et permanente à l’échelle d’une nation, transformée en spectacle. Coup de retro ici sur les 90’s avec « Pam and Tommy » mettant en scène l’affaire du vol de la fameuse sextape de Pamela Anderson et Tommy Lee, batteur de Montley Crüe. Portrait tragicomique d’une période ou le sexisme et le voyeurisme allaient prendre une nouvelle dimension, grâce à internet. Cette histoire navrante démarre quasiment comme une comédie, et dérive petit à petit vers le drame. Tout part d’un combat de coq entre Lee et un menuisier qu’il refuse de payer pour les travaux dans sa maison de luxe. Ce dernier à la bonne idée de le cambrioler, emportant par la même occasion la fameuse K7 qu’il décide de vendre en ligne. Coup de « génie » maladroit qui va enclencher une réaction en chaine aux proportions inédites. Dommage collatéral de cette querelle d’égo masculine, Pamela Anderson qui tente de faire décoller sa carrière tout en brisant l’image de Bimbo qui lui colle à la peau. Lee quant à lui rumine sur ses années de gloires, balayées par la nouvelle scène rock de Seattle.
On mesure à quel point tous les travers de notre époque sont en gestation dans ces années-là. Particulièrement bien écrite, cette série est initiée par Seth Rogen et Craig Gillespie déjà auteur de « I Tonya » biopic sur la carrière mouvementée de la patineuse Tonya Harding. Les personnages, d’abord caricaturaux dans leurs excès et leur stupidité, finissent par devenir les attachantes victimes d’un environnement toxique qui les dépassent.