regret, dépression, suicide.
Partant au départ d'un thriller passionnant et efficace, Paranoia Agent va au fur et à mesure dévier vers des situations tordues s'appuyant sur de réelles thématiques du comportement humain. Tout commence par l'ouverture d'une enquête suite à l'agression d'une dessinatrice de manga par « le gamin à la batte ». Deux policiers vont donc s'atteler à trouver le coupable. Les agressions se multiplient et toujours aucun moyen de le coincer ou de savoir si il y a un quelconque lien entre les agressions.
A chaque épisode sa victime, ses angoisses, ses regrets, sa situation désespérée, et enfin, sa libération. Concernant la première partie de l'animé, la forme et le fond reste assez classique, mais suffisamment bien mis en scène pour en faire un excellent thriller. Les personnages sont intéressants et tous différents, ayant chacun des problèmes et une vision propre d'eux-mêmes et du monde qui les entoure.
Cependant, à partir de la seconde moitié, tout l'intérêt de l'animé va prendre son sens. On réalise alors que chaque individu, acculés et désespérés va commettre l'irréparable ou sombrer dans la folie. Ne comprenant pas le geste de ces victimes, d'apparence normale, la société va alors tenter de justifier leur geste en inventant une légende urbaine. Cette légende urbaine va petit à petit dégénérée, tombant parfois dans l'absurde et le commérage. L'animé nous dépeint donc une société japonaise dépressive, où l'individu est seul avec lui-même, avec ses émotions cachées et ses sentiments inexprimables en public. Cette solitude, teintée parfois de schizophrénie, s'ancre petit à petit dans l'âme de l'individu, le rongeant de l'intérieur, lui faisant perdre le sens de la réalité jusqu'à s'imaginer traquer par des choses irréelles.
Paranoia Agent est un animé dérangeant mais au final très révélateur du comportement humain. Mais il montre surtout le besoin de justification que l'être humain tente de dégager face à l'absurdité de l'Homme et de sa folie.