Et voilà, j'ai finalement visionné l'ultime épisode de Parks and Recreation, une série que j'ai commencé à regarder il y a assez peu de temps au final. J'étais plus que perplexe à la base, j'ai rarement autant été dans le faux.
On part sur un postulat de base assez simple. On suit le quotidien du département des parcs et des loisirs de la petite ville de Pawnee, Indiana, emmené par Leslie Knope, son enthousiaste et ambitieuse directrice adjointe.
La série est clairement la plus drôle depuis une bonne quinzaine d'années. Jouant habilement de satyres et de parodies sans jamais tomber dans la lourdeur, elle arrive à scotcher le spectateur au cours de ses sept saisons. Si la première n'est certainement pas une introduction qui hameçonne correctement les nouveaux venus, toute personne qui s'aventurera au delà de celle-ci aura d'énormes chances d'accrocher. Immédiatement.
L'écriture, la plus intelligente que j'ai pu voir dans une série comique, permet d'enchaîner les situations souvent extrêmement cocasses, qui ne vont jamais dans l'excès pur et simple, et qui mettent en exergue les paradoxes du gouvernement américain. Car la série, aborde des sujets extrêmement sérieux, tout en accomplissant l'exploit de les rendre hilarants. Les dialogues, sont tous plus cultes à mes yeux les uns que les autres, et sont une véritable mine à punchlines. J'en veux pour preuve la quantité incroyable de gifs qu'a engendrés la série.
Le format, audacieux pour une série, qui consiste en la présence d'une équipe documentaire en permanence, peut paraître rebutant dans un premier temps, mais c'est un des points forts de la série. Les différentes interventions des personnages qu'elles occasionnent sont parmi les moments les plus drôles. Et le quatrième mur peut bien aller se rhabiller, pour notre plus grand plaisir.
On en vient au fait, à ce qui envoie ce sitcom déjà plutôt bien paré dans la stratosphère des séries comiques : ses personnages. Les mieux écrits et les plus attachants de n'importe quelle série. Chacun allant de son caractère, peut-être un peu caricatural, mais c'est explicitement le but recherché. Leslie l'éternelle enthousiaste quasi-psychotique. Ron FUCKING Swanson, l'anti-gouvernement travaillant pour celui-ci, amoureux de la nature, du bois, et de la viande, clairement le personnage le plus drôle présent dans une série, tout en étant celui à l'air le plus sérieux. Ann, la jolie infirmière pas si normale que ça. Tom l'excentrique, égocentrique, businessman-wannabe au cœur de chiot. Donna, sa version féminine. April, le parfait mélange entre une psychopathe et un ours en peluche. Andy "Burt Macklin/Johnny Karate" Dwyer, ours en peluche lui aussi, version idiot du village. Ben le comptable "nerd". Chris l'homme le plus sain et le plus enthousiaste du monde (oui, même que Leslie, c'est dire). Garry/Jerry/Larry, paradoxe humain ambulant. Tous aussi réussis et différents que possible.
Mais ce sont aussi les liens qui les unissent, leurs interactions, leurs dialogues qui donnent son sel à la série. L'écriture tourne autour de ces personnages, tous fantasques au possible pour la plupart, mais également de la ville de Pawnee, véritable personnage, constitué de bien d'autres personnages tout aussi bien écrits. Le "Parks & Rec Crew" va tenter de rendre cette ville, ce personnage, meilleur, souvent en vain, mais de manière tellement déridante. Et en conservant une certaine cohérence, c'est pas fort ça, bordel?
Arrivé à la septième saison, il est très aisé de se dire que le dernier tour de piste peut donner l'occasion d'un ramassage en règle, mais sincèrement, non même si j'avais de grosses craintes. L'ultime saison, si elle n'est pas la plus réussie, est de très bonne facture et clôture très bien le tout. Un peu niaise parfois, le final me satisfait tout à fait.
Bref. Mangez-en. Un peu comme des gaufres chez JJ's Diner.
So long Parks & Rec Crew, it's been one hell of a ride.
PS : Je voudrais bien un sitcom de cette qualité à l'avenir, please and thank you !