Parks and Recreation, ça a failli être un rendez-vous manqué. Le premier épisode lancé il y de cela quelques mois m'a laissé de marbre, presque agacé de m'être fait floué par le monceau d'éloges constaté. Tout annonçait une bande de cas sociaux, qu'on me servait en voyeur confident (le format de tournage aidant, mimant une équipe de reportage qui ne sera jamais clairement évoquée, malgré quelques quatrième murs brisés) pour que je me moque gratuitement. Pas du tout ma tasse de thé.
Grand bien m'a pris de relancer la série, toujours au premier épisode - qu'il me fut tout aussi pénible à voir - pour enchaîner sur le second, puis le troisième (le format de vingt minutes s'y prête). Un début d'alchimie s'est alors opéré, jusqu'à l'émulsion parfaite au tout début de la seconde saison (la première n'étant pourvue que de six épisodes, je précise).
Car ce n'est pas une brochette de loosers que me propose Parks and Recreation mais des personnages incroyablement positifs, qui s'entraident pour un "greater good" un peu fumeux mais bien là, par delà leurs différences, disputes, opinions et capacités (ou leur flemme).
Suivre cette équipe improbable, Leslie en locomotive parfois dépassée par quelques wagons autonomes, s'investir autant dans la gestion des parcs de la ville imaginaire de Pawnee - personnage en tant que tel - a quelque chose de profondément touchant. Au fil de sept saisons, on les voit grandir, certains s'aimer sans nuages, se réaliser dans ce qu'ils ont de mieux à offrir. Dans ce domaine - comme dans tous les autres d'ailleurs - le personnage April est mon coup de cœur absolu. Et pourtant, Ron, Leslie, Ben... Et tous les autres en fait auraient pu décrocher la timbale de mon palmarès personnel.
Parks and Recreation c'est une petite bulle de tendresse survoltée, jamais départie d'un humour primesautier qui fait mouche et de quelques louches d'émotion bienvenues. Atteignant très vite son rythme de croisière, elle peine à surprendre, mais au final, ce n'est pas ce qu'on lui demande.
Breakfast food for the win !