17h54. La salle des fêtes fourmille d'agitations, de tremblements. Ils attendent, ils m'attendent. La foule, indiscernable, est en place.
Tout a commencé il y a un mois de cela. Alors que je me promenais dans un parc, j'ai fait la rencontre de Leslie Knope. Elle était en "mission" avec sa bande pour organiser le plus grand 1, 2, 3 soleil de l'histoire et m'a demandé si je voulais participer.
C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec le Parks and Recreation crew.
Bien entendu, je les ai laminés au 1, 2, 3 soleil. Je ne joue pas moi. Je gagne. Et j'ai gagné un stage d'1 mois dans leur service. Tu parles d'une victoire... Même à Questions pour un champion les cadeaux sont moins pourris.
Du moins c'est ce que je pensais. Parce qu'un mois après, alors que mon expérience avec eux touche à sa fin, je suis en charge de faire un discours pour ma soirée d'adieu organisée par Leslie.
Je me dirige vers l'estrade en passant devant un agent du FBI occupé à engloutir un paquet de Skittles. Un rapide coup d'oeil vers sa poitrine et son badge m'indiquent son nom. Burt Macklin... Une fois les marches montées, je me dirige vers le pupitre, sors une feuille de ma veste, et m'avance vers le micro. Ma voix chevrote alors que j'entame mon discours.
"Bonsoir,
Je pense comme Ron Swanson qu'un bon discours doit être court et honnête.
Donc je vous remercie, et c'était bien.
Bonne soirée."
Satisfait, je m'apprête à redescendre pour clôturer cet événement mondain. Mais alors que mon regard descend sur tous mes nouveaux amis au premier rang, le doute m'assaille.
Comment je peux m'arrêter à ça ?
Comment je peux ne pas parler d'eux ?
De leur folie, de leur génie. De Tom, grand malade attachant mégalo à Andy, l'homme enfant. D'April la mythomane cynique sociopathe à Jean-Ralphio.
De Ron, l'homme le plus exceptionnel du monde.
Mais je ne pourrais jamais parler de chacun d'eux, je ne pourrais jamais leur rendre un hommage suffisant.
Bien sûr, je pourrais dire qu'ils sont tous parfaits comme ils sont. Que les couples et amitiés qu'ils ont formé dépassent parfois l'entendement, mais semblent pourtant si inéluctables. Qu'au fond, ils s'aiment, et que je les aime.
Que j'ai ri avec eux, que j'ai pleuré avec eux. Que je ne pensais pas aimer autant le gouvernement...
Je sens une larme commencer à poindre au coin de mon oeil.
Je ne peux pas en rester là. Désolé Ron.
"Pendant 1 mois, vous avez été ma famille. J'ai vécu avec vous, je vous connais, je vous admire. Et puis...
Et puis je vous aime tous.
Et vous allez me manquer putain."
Alors que je quitte la scène, ému, le rideau se lève. Derrière, un homme se tient sur un tabouret, guitare à la main. Quelques accords, une voix grave.
Bye bye Parks and Recreation.
You're 50.000 candles in the wind.