Pour les travaillomanes nostalgiques (et hélvètes en plus)

Passe-moi les jumelles aka "PAJU", est illustrative de la culture travaillomane conservatrice helvète : y'en a qu'pour les suisses, des campagnes, travailleurs, métiers d'antan... ! Elle est belle l'authenticité...! Ramassis de nostalgiques bobos droitards, tiraillés entre la soif de verdure campagnarde d'époque et les sacro-saintes "valeurs"...! (Je parle de l'audience, bien entendu !) Ah ça ! J'en ai subitement pris conscience ! Le cordonnier, la femme de chambre, l'infirmier, le maréchal ferrant tant qu'on y est, bref, toutes ces petites mains qu'on rend légitimes d'elles-mêmes, on en montre le portrait souriant, bienveillant, bienheureux (mais pas Alexandre !), et travailleurs (les citoyens dévoués) sous les caméras et la musique, et la verdure helvète en background et des meublés en bois massif - l'époque, la rusticité ! tu comprends ! - ça ne peut que plaire ; on dresse des portraits idéaux - ou idéalisés peut-être !? (rhétorique, on se comprend) - à quoi cela fait référence ...? Au corporatisme 2.0 bienveillant qui prône dans les open space feutrés des headquarters les photos d'ouvriers bienheureux regard objectif dans des cadres sous verre, smile colgate "je suis heureux de travailler !"

Je ne dis pas que PAJU est un mal, ni l'un de ces sacrosanctum symptômes de la décadence occidentale (sic, je te taquine Nieztche! blague!), simplement que je revendique ce droit à se questionner sous le sous-jacent politique ; j'entends la politisation des contenus - volontaires ou non - car tout est politique ! (quand ce n'est pas consciemment, c'est inconsciemment !) alors me voilà subitement enragé devant cette prise de conscience : quand abolirons-nous la hiérarchie, le travail, l'aliénation, la passation de "valeurs" et de patrimoine - je parle de l'héritage du capital et du culturel, et du foncier aussi !, de générations en générations qui ne fait que creuser l'écart ! - je dis qu'à notre ère, si l'humain sait fabriquer de l'ifone XX et autre macinteuch, il doit souhaiter - que dis-je, désirer ! ardemment ! - tendre vers l'équité ! Et cela vois-tu, ça ne peut qu'être bloqué par les privilégiés : ceux qui vont bien, car ils ont eu ! l'avoir, c'est du matériel, mais c'est aussi plus subtil : ce sont le vocabulaire, les mœurs, les centres d'intérêts, les sacro-saintes "valeurs", tout l'intellectualisme jalousement conservé..., tout cela qui se transmet ! Il faut le répéter et le marteler : l'école a raté, l’ascenseur est cassé : les médecins font des médecins, les cadres font des cadres (moins de 3% d’enfants d'ouvriers à Polytechnique ! Polytechnique qui paye ses étudiants (privilégiés) par... les impôts... des prolo’ ! et comme l'ENA, l'ENS..., les chiens font des chiens...!), donc voilà, on y est ! on se dore la pilule quand tout va bien, on s'astique le poireau, on se mire, on se cajole, on faillotte entre consanguins arriérés...! moi, je le déclare : la guerre est ouverte, et elle doit éclater, et faire jaillir un nouvel ordre basé sur le vivant et l'amour de l'autre, on ne peut plus se branler entre pairs, toutes les classes emmaillotées, papillotées, sifflotées ...! Les pauvres et enfants de putains et d'ivrognes doivent se rebeller, ils ont le droit d'existence, « ces putains d’prolo », eux aussi ! Si la vie commence dans le caniveau, la main salvatrice qui vient récupérer le clabot souffreteux, ce doit être la République ! Pas un bon samaritain ou une asso à qui on délégue le rôle de ramasse-cassos, mais la République ! Ce doit être institutionnel, constitutionnel ! Je ne veux plus d'ouvrier ; je ne veux plus de portraits de cordonnier bien portant et autre charcutier fumeur de saucisses qui se font publicitaires malgré eux de cette image d'épanouissement des métiers pénibles (ils sont épanouis, oui ! ceux de YouTeube, ceux de l’écran…, mais eux, ce sont les arbres qui cachent la forêt ! et la droite s'en délecte "regardez-les comme ils sont heureux, alors travaillez-vous aussi ! allez enfiler vos saucisses par 10 ou 16 heures de travail journalier, et soyez-en heureux de cet héritage patrimonial" dixit le col blanc assis/allongé H24 perfusé aux dividendes !) La voilà l'erreur, l'erreur de goût, l'erreur d'image, (ce n'est pas tant une erreur pour les droitards, ça les arrange, mais pour tous les autres spectateurs candides, naïfs, -ceux du milieu ou du bas -, ils tombent dans le panneau ! ils croient au rêve !) , donc j'en appelle : ne nous laissons pas endormir par les falsificateurs, les faux monnayeurs, ceux qui veulent qu'on y croit jusqu'à la mort, réveillez-vous, réveillons-nous, créons la vraie République, celle de l'équité, celle de notre Salut ! A bon entendeur.