James Gunn s'est fait rattraper par l'argent facile et son seul talent ne le sauve plus. Après le second volet de Suicide Squad, à la qualité en état de mort cérébrale, après un second volet des Gardiens de la Galaxie, très moyen, il ne retrouve plus ce qui le rendait unique, de par son ton et son côté décalé.
Il aura eu pour lui d'influencer toute la franchise Marvel, avec ses Gardiens de la Galaxie vol 1, qui a clairement pris le tournant de l'auto-dérision devant ce succès et celui de Deadpool, et désormais les héros alternent patates et punchlines, blagues, etc. Rare sont les films de justicier en collant qui sont désormais sombres et premier degré.
On pouvait le trouver dans les séries Daredevil et Punisher période Netflix, le vraiment cool Logan de Mangold, mais depuis Gunn et Favreau influencent très fortement le ton de toutes les productions de super-héros. Et chez DC Nolan avec sa trilogie Darknight, finalement, loin devant en terme de qualité, et Snyder avec Watchmen et dans une moindre (mais alors moindre) mesure Ses Superman, Batman vs Superman et Justice League.
Je renvoie vers SUPER de Gunn qui est une sacré pépite, sorti plus ou moins au même moment que Kick Ass de Vaughn, l'autre metteur en scène qui a dirigé X-Men, le commencement, l'un des meilleurs Marvel jusqu'à ce jour. Mais ce n'est pas difficile.
Voilà pour un peu l'historique. Passons au Peacemaker, spin off de Suicide Squad, univers DC héros.
Gunn aux manettes (qui cachetonne donc pour les deux frères ennemis), sous les ordres de la Warner et qui est diffusé sur HBO. On peut se dire qu'il peut y avoir un truc qui en sort. En vain, sinon, je ne serais pas là.
Après les trois épisodes de sortis, on peut voir comment se dessine cette énième série en spandex. Le générique annonce la couleur. Ici on se prend pas la tête, on va se marrer. Trash talk, gags et situations ubuesques, personnages puérils et au cerveau en purée, truffée de références aux événements de l'actualité, comme le racisme systémique envers les gens de couleurs et aux identités sexuelles différentes, (d'ailleurs j'observe un mouvement d'envergure dans toutes les productions américaines actuellement, de pluralisation des personnages, des sexualités, etc avec pour l'instant un manque de finesse consternant et à la limite hypocrite).
Bref, ici entre scènes d'actions et punchlines à l'humour raz-des pâquerettes, (faudrait peut-être penser à embaucher Will Ferrell pour élever le truc ou Sasha Baron Chen si c'est cette route qu'ils veulent suivre), Gunn ne retrouve ni cet humour noir, grinçant de SUPER, ni cette ambiance plaisante et légère de Gardiens de la Galaxie. On se rapproche plutôt du niveau exécrable de Marvel/Disney et c'est bien dommage.
Donc 3 épisodes (sur 8 visiblement), ou pratiquement rien ne se passe en terme de scénario, on est sur l'exposition.
La trame va désormais s'étendre sur les 4 prochains, voire 5 épisodes, avec une résolution au 8ème, j'imagine.
Le stratagème de spammer l'intrigue de blagues potaches ne caractérisent pas suffisamment les personnages et sert surtout à combler le vide de l'action (au sens scénaristique du truc) et permet aux 40 min/épisode de s'égrainer sans qu'il se soit passé grand chose.
Alors oui dans ce torrent d'humour débridé il y a des situations, des répliques drôles, c'est un peu comme le chalutier qui jette ses filets, il y aura au moins quelque dauphins à caser dans les boîtes de thon, mais c'est en pure perte, puisqu'il ne se passe vraiment pas chose. J'y peux rien.
Formellement, c'est bien fait, mais les techniciens sont toujours très pros et il est clair que c'est toujours le fond qui morfle. Je crois même que je suis généreux sur ma note. Bref poser le cerveau, ça n'a pas d'autres but que la franche rigolade. Je suis un peu trop précieux certainement ou j'aime trop les histoires bien racontées.