Lancée en 2014 , la série Penny Dreadful avait provoqué une certaine attente de par les gens derrière le projet ( John Logan ( scénariste de Skyfall et Spectre ) et Sam Mendes ( réalisateur des deux dernier James Bond ) ainsi que devant la caméra : Timothy Dalton , Eva Green et Josh Hartnett pour ne citer qu'eux. Alors avoir des gros noms , c'est bien , mais que vaut réellement la série ?
Racontant les aventures horrifiques d'une voyante , un explorateur et un bandit américain dans le Londres du XIX ème siècle , la série tente (inconsciemment ou non ) de renouveler le genre horrifique sur des chaînes américaines populaires après l'énorme succès d' American Horror Story.
Cette série est avant tout , une série d'ambiance. Prenant pour cadre le Londres victorien du XIX ème siècle , la série possède un cachet visuel indéniable. Les décors fidèlement retranscrits , les costumes , les lumières , les effets spéciaux et le gore : le tout respire le soin et la créativité d'une équipe artistique inspirée. La vie de l'époque est fidèlement retranscrite dans tout ce qu'elle a de difficile et de sombre , la vie imprègne cet univers à la fois si sombre et si vivant. Les cadres sont toujours magnifiques et certains arrêts sur image ressemblent plus à des tableaux qu'autre chose. La série sait naviguer entre les ambiances parfois lumineuses mais souvent très sombres et glauques , elle sait aussi se renouveler à ce niveau - là ( la saison 3 en est le parfait exemple ).
La série fait bonne impression au niveau du gore et les scènes de combats sont acceptables. Le générique est l'un des plus beaux de l'histoire de la télévision et certaines scènes marquent la rétine à tout jamais.
Le tout se corse avec le scénario. La série nous offre plusieurs intentions louables : réinventer les personnages de la littérature gothique et fantastique du XIX ème siècle : la plupart de ces réinventions sont soit passables soit captivantes et le scénario ne se prive pas de faire des références à cet univers si particulier. Non , le bât blesse lorsque la série , qui a pris le parti de s'attarder jusqu'à l'excès à ses personnages et à poser une ambiance , en oublie d'avoir une trame captivante et intéressante. La série ne se regarde clairement pas pour son scénario , qui semble ne servir qu'à relier tous ces personnages entre eux qu'importe que ce soit logique ou ridicule. Les bad guys manquent cruellement de charisme ( excepté Helen McCrory) et les longueurs se font parfois sentir. Une très mauvaise gestion du casting est aussi à déplorer et c'en est très dommage : Eva Green est surexploitée ( elle a au moins 4 épisodes dédiés uniquement à son personnage ) , Josh Hartnett ne prend de l'ampleur qu'à partir de la saison 3 ( un peu tard me direz -vous ) , Danny Sapani fait de la figuration ( après vu son rôle , c'est logique ... ) et Reeve Carney et Billie Piper seront de plus en plus présents dans ce qui est la pire intrigue développée par la série. La fin de la série semble ne pas avoir été prévue à l'avance ou faite à l'arrache tant elle est rapide et ne prend pas le temps d'apporter une conclusion aux histoires de tous les personnages.
Au niveau des acteurs , le tout est quasi irréprochable : Eva Green semble possédée ( c'est le cas de le dire ) , Josh Hartnett est irréprochable et le reste de la distribution reste impliqué tout du long à part Reeve Carney et Billie Piper , dont le jeu tombe dans le ridicule beaucoup trop souvent.
Une série qui se regarde et se vit plus qu'elle ne captive ainsi qu'un mémorable hommage à la littérature gothique et fantastique. Enfin une alternative viable pour patienter entre deux épisodes d'American Horror Story.