Tout juste terminée après huit épisodes, la nouvelle série de Showtime, Penny Dreadful, se voit déjà confirmée pour une seconde saison, et pour cause car cette première s'avère être de très bonne facture.
Penny Dreadful est une adaptation assez particulière dans le sens où la série n'adapte pas une histoire en particulier, mais plutôt un genre littéraire très populaire en Angleterre à la fin du 19ème siècle.
Après plus ou moins trois épisodes de mise en ambiance, un peu à la manière de American Horror Story, la série prend une ampleur bien plus imposante. Les intrigues se précisent et touchent des thèmes très intéressants. Notamment la religion, le pouvoir de la science, la dualité du bien et du mal et même une réflexion sur l'éternité. Dire qu'il y a là tous les bons ingrédients réunis pour assurer le show et maintenir le spectateur en éveil, est un euphémisme.
La grande qualité de la série c'est son approche frontale de ses sujets, ces derniers peuvent être complexes, pourtant l'écriture et la mise en scène s'avèrent tout à fait soignées pour permettre au spectateur de ne pas se perdre tout en gardant une aura mystérieuse et remplie de suspense. Tramant l'émotion à travers des passages plus sombres et gores, le scénario dépeint non seulement la vie des aristocrates et des marginaux Londoniens à l'époque Victorienne, mais bien entendu aussi tout le folklore que cette époque à vu prospérer. On retrouve ici toute une galerie de monstres qui ont fait l'âge d'or de la littérature et du cinéma d'horreur et d'épouvante.
Mais faire le constat d'une époque ne serait pas suffisant pour tenir le spectateur durant huit épisodes, ainsi donc les personnages se voient honorés d'un traitement tout à fait juste. Chacun a droit à son épisode en particulier, ce qui ne donne pas pour autant à cette première saison, une simple dimension introductive.
Le casting permet évidemment de créer ce qui à mon sens est l'un des éléments essentiels d'une série pour qu'elle fonctionne: l'attachement aux personnages. Malgré l'ambiguïté de certains, notamment Vanessa Ives et Dorian Gray, une empathie s'instaure sans effort.
Sur le plan technique, cette première saison révèle également être tout à fait convaincante. Les décors et la reconstitution de Londres sont notamment des points indéniablement bénéfiques à la série. Un vrai travail a été effectué concernant l'ambiance à travers ces décors, mais aussi la photographie, les costumes et les dialogues. Le rythme des épisodes repose en partie sur les dialogues justement, et ces derniers sont très fins, empreints de lyrisme pour certains personnages, et d'une touche plus légère pour d'autres. Eva Green s'avère être très convaincante dans son rôle, elle confirme ici qu'elle est capable de jouer de manière habile sur plusieurs tableaux différents, l'épisode sept est un exemple très représentatif de son talent.
C'est également un plaisir de revoir Timothy Dalton qui se fait bien trop rare, mais aussi Josh Hartnett qui sait lui rendre la réplique avec beaucoup de conviction. L'acteur tire ici pour ma part ses meilleures performances.
On découvre aussi quelques têtes moins connues, comme Rory Kinear, Harry Treadaway et Reeve Carney.
C'est donc une première saison courte, mais très riche que dévoile Showtime avec sa nouvelle série, Penny Dreadful ravira à n'en pas douter les amateurs d'histoires noires et fantastiques. J'ai pour ma part beaucoup aimé, et j'attends la prochaine saison avec impatience !
EDIT du 19/06/2016 :
Ainsi donc après trois saisons excellentes, Penny Dreadful s'achève. On se souviendra de la série comme d'une oeuvre riche en émotions, qui a su aborder justement ses diverses thématiques, une série dont la direction artistique était également assez incroyable il faut bien l'avouer. Penny Dreadful c'était une sombre histoire sur le bien, le mal, la beauté et l'horreur. Une histoire sur l'homme et ses faiblesses face au tout puissant, une série sur l'infiniment petit et l'infiniment grand donc. Une série courte mais inoubliable c'est certain.
Les Saintes Ténèbres, merci John Logan, adieu Miss Ives.