Imaginez : vous vous réveillez dans une pièce sombre, la mémoire et vos souvenirs disparus, et faites face au plus grand assassin du monde qui vous propose un marché : tuer pour l' une des plus grandes organisations criminelles (Inferno), ou être tuée par celle-ci.
Voilà en gros le synopsis de Phantom Requiem for the Phantom. Banal me direz vous? Peut-être bien, mais Nitroplus, aka le studio de développement de l'animé, réussit avec une trame à la base banale à nous faire ressentir toutes les émotions possibles et imaginables avec 26 épisodes d'un pur régal; joie, mélancolie, rêve, excitation, tout y est, et on voit là la marque des grands animés.
Les trois personnages que je qualifierai de principaux ont toutes ces caractéristiques qui nous poussent à regarder toujours plus les épisodes, et Ô combien il est surprenant qu'aucun d'entre eux ne ressemblent aux archétypes de l'animation japonaise (pas de place pour les pleurnichards et les chippies ici, on préfèrera des personnages qui "portent leurs couilles"). Même les personnages secondaires, voire tertiaires, nous véhiculent toutes ces émotions qui font de Requiem for the Phantom un chef d’œuvre visuel. Je ne vous spoilerai pas une once de la trame, vous comprendrez en le visionnant qu'il serait fort dommage de gâcher un plaisir à portée de main.
Le scénario est excellent à presque tous les niveaux possibles et se décline en trois actes que je vous enjoins à regarder.
Même si l'anime peine quelque peu à démarrer, il propose toute une variante de genre cinématographique: action, psychologie, réflexion, philosophie, une très légère pointe d'humour, mais propose surtout une ambiance oppressante, fascinante dans sa complexité.
Les thèmes abordés n'ont rien d'exceptionnel, mais sont très bien traités dans leur globalité, avec ça et là quelques oublis que je qualifierais plutôt de choix stratégique de la part du studio de production, comme par exemple le fait que Inferno, la mafia qui possède le grand Phantom, n'est que vaguement survolée et ne délimite qu'un cadre de fond.
.Les dessins sont de bonnes qualités et les OST délimitent bien le genre principal, à savoir le drame psychologique. Un OST surtout se dégage du lot, la Canzone of Death I, qui est pour moi un des meilleurs soundtrack toutes séries animés confondues. Les opening et ending sont très bien foutus, et à la manière de Elfen Lied, nous fascinent dans leurs originalités surprenantes. Il faudra néanmoins se satisfaire du VostFr (de très bonne qualité n’empêche), Requiem for the Phantom n'ayant pas été doublé en France (et c'est vraiment dommage).
Mais pourquoi ne l'ai je noté que 8 alors? Et bien, une chose m'as dérangée, et pas qu'un peu; l'orientation prise par un des personnages principaux, non pas en terme de scénario, mais en terme de plastique (vous comprendrez, j'en suis certain). Il y aussi ce dernier acte qui est ma foi un peu parti en sucette vers la fin.
Beaucoup ont exprimés leur ressentiment sur la fin (qui n'est autre que les 3 dernières minutes de l'animé), la qualifiant de mauvaise et j'en passe; je préfère dire qu'elle fut à la hauteur de mes attentes, et très certainement à l'image de l'animé.
Bref, Phantom Requiem for the Phantom reste pour moi un des meilleurs animés de cette décennie, et son manque de popularité en France me semble injustifié, voire scandaleux tellement il est rare de tomber sur de tels chef d’œuvres.
Je ne peux donc que le recommander, et n'hésitez pas à me donner vos commentaires sur l'animé ou sur cette critique, j'en suis très friand.
Bon voyage !