Pigalle, la nuit par BaronSamedi
Cette série est hélas un peu surestimée.
L'immersion dans le quartier est bien faite, Paris est très bien filmé mais la série est un peu faible sur les personnages.
L'équipe du Folie's, menée par Simon Abkarian, contient des personnages bien travaillés et interprétés. C'est le point fort de cette série, et on rêverait d'une série centrée sur le gangstérisme avec eux.
Pour le reste de la distribution, le héros est creux, on ne le voit que sous l'angle monomaniaque de la recherche de sa soeur. Peu d'information sur la reste de sa vie, à part dans le premier épisode. Le jeu de Jalil Lespert n'est pas très subtil et renforce ce côté unidimensionnel. Résultat on s'attache peu à lui, et on se désintéresse de son histoire, Simon Abkarian tire la couverture à lui!
Le grand méchant de la série est un mafieux russe, qui vient essayer de prendre la place des boites traditionnelles de Pigalle. Aspect de la série pas dénué de cliché, on est pas loin de la lutte entre la grande distribution (la boite de nuit de la mafia russe, clinquante dans des tons froids bleutés, le mafieux, grand blond tout aussi froid et fétichiste des tatouages) et l'artisanat local (Simon Abkarian, avec ses boites et sexshops de mauvais goûts, ses grandes gueules d'employés et sa tendance à aller manger au kebab du coin).
Au final la série est plaisante à voir, mais la comparaison avec les séries américaines la dessert car elle pèche là où les séries US excellent : les caractères fouillés des personnages et le retournement des clichés.