Que le héros apparaisse !

Ma première réflexion à la fin du onzième et dernier épisode de "Ping-Pong" a été :
" 'Tain, ça fait quand même plaisir de constater qu'il en existe encore des OVNI expérimentaux
comme celui-là dans cette industrie des animés fatalement trop souvent formaté."

Ma deuxième pensée a été :
quelle note vais-je bien pouvoir lui mettre ?

En effet, difficile pour moi, d'avoir un avis tranché devant cet anime si particulier, si japonais :
Essayons...

DESSIN & ANIMATION

C'est là qu'il faut commencer de parler du réalisateur Masaaki Yuasa.
Ce gars là, c'est un pur psycho-barré d'la tête, un fou génial, pas toujours compris, mais qui a toujours beaucoup d'ambition et de personnalité - d'ailleur, toutes proportions gardées, j'ai envie de le lié dans sa folie et son indépendance à Takeshi Miike (réalisateur de films indépendants jap).
Ainsi, si le chef d'oeuvre "Mind Game" vous dit quelquechose, vous y retrouverez cette même animation à la fois anguleuse & très roughée/délachée.
Maintenant, cela se sent qu'ils ont fait ça parfois à l'arrach' (j'ai lu dans une autre critique que les animateurs n'avaient qu'une semaine pour faire un épisode (contre un mois habituellement...)
Bref, dans ces conditions extrèmes, impossible d'avoir une animation parfaitement maitrisée...

Résultat, les permiers épisodes sont très moches et mal animés.
Tout en gardant les roughés, l'ensemble s'améliore en yoyo au fil des onze épisodes, allant du poussif lors des dialogue posés aux sublimes fulgurances de mise en scène pendant les matches.

Car, oui, évidement, c'est lors des matchs que cette animation délachée prend tout son sens et sublimant le mouvement.
La mise en scène, très bonne, n'est pas en reste et se fait particulièrement marquante dans les scènes fantasmagoriques, ainsi que lors des tournois où on a le droit à des chouette découpages clipesques façon empilment de cases de manga.

Le chara-design est, très très particulier... on supporte ou on déteste

Les génériques, quant à eux, sont visiblements dessinés par dessus des vidéos, donc encore moins d'intérèt que d'habitude.

HISTOIRE, DIALOGUES & PERSONNAGES

Ce scénario adapté du manga éponyme de Taiyou Matsumoto (aussi auteur du célébre "Amer Béton") rentre complètement dans le Shonen, mais le traitement psychologique assez profond tire vers le Seinen. C'est une sorte d'entre-deux dira-t-on.

D'autres ont déjà détaillé la trame et je n'ai pas envie de paraphraser le synopsis...
L'histoire relativement classique dans les animés sportifs, tourne autour des thèmes sur-vus de la volonté, de rivalité, d'amitié et du dépassement de soi, ne m'a pas spécialement transcendé pendant les 3/4 de l'animé.
Mais par contre les 3 derniers épisodes sont tout de même bien épiques.

Les personnages sont un peu caricaturaux dans leurs agissements et leurs postures, mais que tout cela est rattrappé par des dialogues fort bien écrits et quelques punchline bien senties.

OST & BRUITAGE

L'OST de Kensuke Ushio, n'a rien de transcendant, mis-à-part une ou deux scènes, j'y ai à peine prèté attention...
J'ai tout de même trouvé l'opening supportable, ça fait Sambomaster (c'est peut-etre eux..)

Par contre, les bruitages (rebonds de balle, glissade de chaussure, retournement de raquette,...) sont fantastiques & dynamisent formidablement les matchs tout en les rendant plus réalistes.

CONCLUSION

Au final, je suis partagé, ya du bon, du banal, du très bon, du mauvais, du sublime...
D'ailleur, cette mauvaise et chaotique critique est l'illustration de mon désarroi devant cette oeuvre.
J'aurais pu mettre 5 ou 6, mais je note finalement 7/10 + recommandé.
Car quoiqu'on pense de la chose, c'est une expérience dépaysante qui mérite l'intérèt des curieux et des blasés et donc d'être un peu promotionné.