Une mini-série sur les Sex Pistols, un groupe punk dont mes connaissances se résument aux noms de Sid Vicious, Johnny Rotten ainsi que les titres Anarchy in the U.K. et God save the Queen, signée Danny Boyle, cela pique ma curiosité.
La mini-série
Ma méconnaissance sur les Sex Pistols est une aubaine pour les créateurs de la série. Ils peuvent me raconter leur histoire et prendre des libertés sur la réalité des faits. Au contraire de Wu-Tang : An American Saga, étant donné ma passion pour le hip-hop.
La série se compose de six épisodes. Le premier épisode s’intéresse à Steve Jones (Toby Wallace), qui va en devenir le fil conducteur. C’est le chanteur du groupe, du moins d’un ensemble de personnes qui tentent de faire de la musique, en s’inspirant principalement du Dieu David Bowie et des légendaires The Beatles. Comme dit précédemment, j’ai quand même connaissance du nom du chanteur du groupe, ce qui occasionne une certaine confusion dans mon esprit. Du coup, je me pose des questions existentielles du type : Steve Jones va-t’il changer de nom et de look? Quitter le groupe? Décéder suite à son absorption excessive de toutes les drogues possibles, d’alcools et de sexe?
Steve Jones
Steve Jones est le digne représentant de la maxime Sexe, drogue et rock’n’roll, ce dernier terme va laisser sa place au punk. Du moins, en apparence. Son groupe d’amis va se retrouver manager par Malcolm McLaren (Thomas Brodie-Sangster), par le biais de sa compagne Vivienne Westwood (Talulah Riley), lors d’une rencontre hasardeuse avec aussi la présence de Chrissie Hynde (Sydney Chandler). Des noms qui me parlent, liés au mouvement punk, à la mode et The Pretenders. Au moins, je me sens moins inculte face à ce défilé de personnes connues au sein du Londres des années 70.
Lors de leur premier concert des plus intimistes, Steve Jones ne va pas réussir à chanter et fuir la scène. Une réaction habituelle pour ce jeune homme en fuite permanente, dû à un foyer familial instable et violent. Face à ce désastre, Malcolm McLaren leur impose Johnny Rotten (Anson Boon) comme chanteur. Steve Jones devient le guitariste du groupe alors qu’il ne sait pas jouer de cet instrument. C’est ainsi que commence à prendre forme les Sex Pistols, un groupe d’amateurs né dans le chaos. Un chaos qui règne autant en leur sein, que dans leurs vies sociales ou lors de leurs concerts. Ils vont s’en nourrir pour construire une carrière aussi marquante qu'éphémère.
Le chaos
Sex Pistols est un outil de propagande créé par Malcolm McLaren, afin de bousculer l’establishment dans une Angleterre amorphe. C’est surtout un usurpateur doublé d’un manipulateur, jouant avec les membres des Sex Pistols jusqu'à leur implosion. Il se réapproprie les idées des autres ainsi que de sa femme Vivienne Westwood. Il est l’incarnation de la maxime “Diviser pour mieux régner”. C’est à travers sa marionnette Steve Jones qu’il structure puis déstructure le groupe, comme leurs esprits. Il voulait des écorchés vifs en colère contre le système pour les jeter, littéralement, à la face du monde mais surtout de l’Angleterre.
Les membres des Sex Pistols ne sont pas talentueux Par la force des choses et sous l’emprise de Malcolm McLaren, ils vont devoir devenir autodidactes, comme Steve Jones et Sid Vicious. Par contre, Johnny Rotten ne sait pas chanter comme Mark Knopfler, le chanteur de Dire Straits, ou Jean-Louis Aubert de Téléphone, mais peu importe car, comme le dira Sid Vicious, c’est le look et l’attitude qui importe.
Une attitude des plus provocante faite de crachats et insultes envers le public, les médias, la police et tous ceux qui se trouvent à leur contact, qui trouve son apogée dans un dernier épisode chaotique avec Sid Vicious, seul personnage manquant de profondeur, en étant de manque qui se scarifie en coulisses comme sur scène. L’arrivée de l’antéchrist au sein du groupe ainsi que sa rencontre avec Nancy Spungen (Emma Appleton) signe le début de la fin des Sex Pistols.
Fascination et répulsion
Il y a une certaine fascination, certes malsaine, à regarder ce petit monde nombriliste se détruire à petit feu, c'est digne d'un soap. Steve Jones avec sa sexualité débridée, se jete sur chaque femme qui croise sa route pour combler son vide intérieur. La relation toxique entre Sid et Nancy, avec l’omniprésence de la drogue dans leurs rapports, va se répandre autour d’eux comme la haine et la violence. Johnny Rotten qui se prend d’affection pour la femme au sac, dont le contenu créer le malaise. On croise une galerie de personnages dits déviants, aux comportements éloignés des conventions sociales. C’est difficile d’apprécier des personnes aussi sales que vulgaires aux comportements autodestructeurs.
Dans le contexte familial, on découvre une autre facette de leur personnalité. Un contexte qui apporte un éclairage sur leurs attitudes, comme la relation conflictuelle de Steve Jones avec son beau-père et l’absence d’affection de la part de sa mère, alors que Paul Cook (Jacob Slater) est épaulé par ses parents, au point de le laisser utiliser leur chambre pour ses répétitions à la batterie. Il n’y a pas un profil type ou une raison spécifique qui les pousse à adopter ce comportement. Il ne faut pas oublier que Steve Jones a 20 ans, Johnny Rotten et Paul Cook ont 19 ans puis Sid Vicious a 18 ans, que ce sont des adolescents en rébellion contre le système, comme la plupart de ceux de leurs âges.
Enfin Bref…
Pistol est une mini série fascinante. Danny Boyle réalise un biopic dans la veine de son Trainspotting dont on ne peut que constater les similitudes entre les membres des Sex Pistols et les personnages de son classique. Certes, à la vue de son sujet et de son groupe sulfureux, c’est un peu trop sage mais son esthétisme, ses personnages borderline et son casting ont réussi à me captiver alors que le punk, ce n'est pas ma tasse de thé.