La vie en mode « et si... »
Et si Ramzy...heu pardon Eric, avait traversé un platane comme on traverse le Styx entre la vie et la mort. Et s'il s'était réveillé un an plus tard, trahi par son comparse de toujours et ses anciens employeurs. Et si Eric Judor en mal de reconnaissance, se mettait à courir comme un canard sans tête essayant de trouver le projet qui le remettra sur les rails et ce au mépris de lui même. Et si avec tout ça il essayait de nous faire rire se la jouant Guy Debord du ghetto.
Et bien je dirai pourquoi pas mais dans ce cas il faut y aller vraiment et tout envoyer balader. Déjà tout cela sent un peu le réchauffer. Ce que faisaient déjà les comparses Gervais et Merchant dans l'excellente série britannique Extras est ici bien tiède en comparaison. Les nombreuses guest-star viennent s'encanailler et « jouer » avec leur image si lisse. Comme c'est caustique... Eric s'offrant la palme du type paumé et méprisant court-circuitant ainsi toute tentative d'accusation de « crachage dans la soupe ». C'est un peu facile. On comprend les intentions parfois louables de l'entreprise mais ça ne prend pas. Il se dégage de tout ça une petite forme de mépris pour ce que l'on appelle les artistes, ces intermittents amers qui galèrent, ceux qui cherchent, qui ne seront jamais arrivés quelque part et qui surtout ne considèreront jamais Luc Besson et Canal plus comme les parangons de la culture cinématographique ou télévisuelle.
Eric (et aussi Ramzy) m'a déjà fait beaucoup rire, je dois le confesser mais ce ne fut jamais avec cynisme ou au détriment de l'art qui manifestement n'est ici pas tiré vers le haut des cimes des platanes.